HAÏTI : 12 janvier 2010 – 12 janvier 2015

En Haïti, l’envie de vivre et le désir d’avenir ont pris le dessus !!!

Les souvenirs sont présents et personne ne peut vouloir les éteindre. La petite flamme de vie est partout vivace et visible dans le pays. Même la nuit les lucioles semblent baliser notre chemin et les feux follets indiquer notre destination. Oui le peuple haïtien a, dans son horizon, des perspectives de prise en main de son devenir et la volonté de se responsabiliser face à ses choix.

Les turpitudes, les convulsions et les spasmes sont hélas toujours présents et l’être, au lieu de se soumettre, résiste pour réclamer : pain de vie, scolarisation des enfants, liberté de choix, moyens de production, respect de l’intégrité, légitimité du citoyen, réhabilitation des élus, décentralisation du pouvoir, restauration de l’autorité, taxation des affaires et construction d’avenir.

La ritournelle de ces requêtes pourraient donner le vertige si le changement de comportement qui s’opère n’était pas perceptible. En effet suite à un périple dans ce beau pays d’Haïti j’ai cru comprendre que la vie a repris ses droits surtout dans le milieu rural. J’ai vu des enfants rire à pleines dents, des femmes vivre leur rôle d’interface entre le rural et l’urbain et les hommes revenir à la production des vivres alimentaires et à l’exploitation des ressources naturelles.

Malgré le côté restrictif et contestable de leur exploitation, les moyens de communication sont là disponibles. Les routes nationales, au revêtement refait, m’ont conduit, du nord au sud dans des conditions de transport satisfaisantes et dans un délai acceptable. En les empruntant il est possible de pénétrer des lieux de vie oubliés de l’administration encore trop centralisée et de partager avec des gens valeureux et courageux qui animent, avec de faibles moyens, le développement local. Le milieu rural vit mieux si les illusions du monde urbain ne se font pas trop envahissantes. Il est possible de voir autrement ce pays qui ne demande qu’à reverdir.

Je salue parmi tant d’autres et surtout pour leur vivacité, trois localités rurales : comme celle de Milery à Cerca-la-Source qui a décidé de reboiser son territoire grâce à un programme d’agro-reforestation ; comme celle de Vallue à Petit-Goâve qui se forme et s’équipe pour valoriser ses productions laitière et fruitière  et comme celle de Limonade prise en main par les femmes de l’AFLIDEPA qui promeuvent la production agricole et artisanale. Je les ai visitées et longuement échangé avec leurs responsables. Ils m’ont confié que les plaidoyers de leurs amis et partenaires du NORD ne suffisaient plus. Et comme une demande renouvelée, ils disent :

  • que les choix politiques en Haïti soient, quoiqu’on en pense, l’œuvre des haïtiens ;
  • que les promesses faites par les nations aux haïtiens soient tenues ;
  • que la présence de ceux qui sont venus soulager, aménager et soutenir soit une réponse efficace aux attentes formulées et aux choix concertés entre partenaires ;
  • que notre générosité ici se transforme là-bas en solidarité et en moyens d’investissement pour les projets conçus et menés par les autochtones ;
  • que les haïtiens soient enfin écoutés et puissent décider de leur devenir.

Pour Haïti, son peuple et vous leurs amis, une Bonne et Fraternelle Année 2015. Paix aux morts.

François-Frantz CADET
Président du CHAMP*/ Membre du CHF*

 

*CHAMP : Collectif Haïti des Associations de Midi Pyrénées
* CHF : Collectif Haïti de France