A lire sur le siet internet de Pays de Savoie Solidaires

Trois semaines de découvertes et d’échanges à Dessalines pour trois membres de l’Espace Associatif Cantonal de Aime avec Pays de Savoie Solidaires

Après un premier accueil de deux animateurs du Centre de Lecture et d’Animation Culturelle (CLAC) de Dessalines en Savoie en 2011, Cathy, Charlotte et Christine de l’Espace Associatif Cantonal de Aime en SAvoie (EAC) viennent de passer trois semaines au mois d’août à DessalineElles étaient accompagnées par Rémi Serain, de l’association Savoie Vivante qui a travaillé pendant cette mission sur la politique jeunesse avec la municipalité. Elles nous livrent leurs premières impressions.

Charlotte, Cathy et Christine, cette mission était votre premier déplacement en Haïti et à Dessalines en particulier. Quelles ont été vos premières impressions lors de votre arrivée à Dessalines ?

Lors de notre arrivée à Dessalines, nous avons été frappées par les couleurs qui éclairent cette ville : une multitude de verts pour les arbres, de roses, de rouges pour les fleurs, les maisons ; même les enseignes publicitaires directement peintes sur les murs sont de toutes les couleurs.

Au centre ville de Dessalines, il n’y a jamais de silence, même pas la nuit : klaxons, musiques de tous genres qui se mêlent les unes aux autres, chants religieux, et cocorico font partie du décor !

Nous avons également été surprises par la multitude d’odeurs, pas toujours des plus agréables à humer ! Il faut dire qu’il n’y a pas de poubelles, les tas de déchets, à même le sol, sont régulièrement brûlés.

Enfin, nous avons pu constater que les religions occupent une place importante dans la vie quotidienne des Haïtiens. Il y a une église à chaque coin de rue et des prières régulièrement retransmises par des sono mobiles ou par mégaphones.

Pourriez vous nous présenter un temps qui vous a marqué au cours de votre séjour ?

Pendant notre séjour à Dessalines, nous avons eu la chance de vivre le week-end de la Sainte Claire, une grande fête qui attire chaque année à Dessalines entre 80 000 et 100 000 personnes ! Des haïtiens émigrés aux Etats Unis ou au Canada reviennent pour ce week-end de folie. Des campements de fortune envahissent la ville et, pendant 3 jours, il est difficile de circuler dans les rues parmi toute cette foule, qui chante, danse, joue, prie…

Pendant cette fête, nous avons pu également assister à des rites vaudous. Les femmes dansent et chantent pendant des heures, sous une chaleur étouffante, appelant les esprits au son des tam-tams, joués par les hommes.

A la fin de ce week-end, la ville était méconnaissable. Les sachets plastiques dans lesquels est vendue l’eau et les boîtes en polystyrène dans lesquelles sont servis les repas recouvrent le sol. Heureusement, toute la communauté s’attèle à l’ouvrage et en 2 jours, le centre ville a été nettoyé.

Comment se sont déroulés ces quinze jours d’échanges avec les acteurs dessaliniens ?

Nous avons rencontré vraiment beaucoup d’acteurs de Dessalines. Au delà de l’équipe de la coopération et de celle de la Mairie, nous avons pu échanger avec la Plateforme des jeunes, avec de multiples associations (musique, théâtre, environnement, éducation, santé…), avec le centre de ressources pédagogiques, avec une coopérative de riz, etc.

Nous avons été impressionnées par l’énergie déployée par tous ces acteurs pour œuvrer collectivement pour leur commune. Au fur et à mesure des échanges, nous avons mieux compris comment les différentes structures travaillent ou non ensemble, et comment chacune d’elle fonctionne.

Celle qui nous intéressait le plus était bien sûr notre partenaire le CLAC mais, nous nous sommes vite rendues compte, qu’avant d’envisager d’y faire des animations ensemble, tel que nous l’avions imaginé avant la mission, nous devions d’abord comprendre son fonctionnement et comprendre le rôle et la place de chaque acteur. Nous avons donc réadapté le contenu de notre mission dans ce sens là.

Quelles sont les suites envisagées pour l’EAC ?

Aujourd’hui, le CLAC est fragilisé. Plusieurs facteurs l’empêchent de fonctionner tel qu’il a pu le faire avant 2009. Il ne répond plus à sa mission d’animation et ne va plus vers les enfants les plus défavorisés ou encore vers ceux qui habitent dans les zones éloignées du centre ville. L’absence de l’animateur principal freine toute dynamique et la faiblesse du comité de gestion ne facilite pas les prises de décisions nécessaires.

Le projet national de réhabilitation du CLAC prévu d’octobre 2012 à janvier 2013 obligera à fermer la structure pendant quelques mois. Il est à espérer que l’ensemble des acteurs se mettront autour de la table pour refonder un comité de gestion plus étoffé et plus représentatif, et pour écrire un réel projet pour ce centre qui est un outil tellement pertinent pour la jeunesse de Dessalines.

L’Espace Associatif Cantonal d’Aime propose d’accompagner cette réflexion et nous souhaitons, d’un côté comme de l’autre, mettre à profit les mois à venir pour repenser notre implication respective et construire des projets communs. En parallèle, avec plusieurs partenaires rencontrés lors notre mission, nous souhaiterions construire de nouvelles collaborations dans les mois à venir.