Pays de Savoie Solidaires

5 semaines de découvertes et d’échanges d’expériences en Savoie et au Sénégal pour trois membres de la plateforme des jeunes de Dessalines

Suite à la relance des activités de la coopération en mars 2015, Gins, Océan et Yvens, trois dessaliniens se sont intégrés au sein de structures jeunesse en Savoie puis à Bignona (Sénégal) pour échanger leurs expériences et croiser leurs regards sur leurs pratiques d’animation dans le cadre de la démarche Anima’terre jeunesse.

Gins, Océan et Yvens, quelles ont été vos premières impressions lors de votre arrivée ?

Nous venions avec beaucoup d’attentes, avec une grande envie d’échanger avec chacun sur leurs pratiques d’animation et de coordinations sur les différents territoires.

Arrivés en Savoie, nous avons été accueillis vraiment chaleureusement ; les équipes d’animations et les collectivités savoyardes nous ont ouvert généreusement leurs portes.

Au Sénégal dans la commune de Bignona, nous avons eu une impression de grande similarité avec notre environnement, chez nous, à Dessalines. Et là encore, nous avons été touchés par la qualité de l’accueil. Nous nous sentions comme chez nous. D’ailleurs, historiquement, nous sommes en quelque sorte Bignonois car nos aïeuls esclaves sont partis de l’île de Gorée au Sénégal !

Pourriez vous nous présenter un temps qui vous a marqué au cours de votre séjour ?

En Savoie, nous avons participé aux « Jeudis de l’été », journée d’échange entre de nombreuses structures jeunesse de tout le département de la Savoie. Nous avons été impressionnés de voir que des animateurs étaient spécialisés dans telle ou telle discipline, et la variété des activités proposées : musique, sport, activités manuelles, danse, VTT… Cette spécialisation permet aux animateurs d’être très compétents et de capitaliser, chacun dans son domaine. Nous avons envie de réfléchir à ce mode de fonctionnement, de retour à Dessalines.
Un temps fort pour nous à Bignona a été la formation des animateurs. Tout était parfaitement bien planifié et organisé. Après la formation, un stage pratique auprès des enfants est prévu. Ça nous donne envie de dupliquer ça chez nous.

Que retirez-vous des ces 5 semaines d’échanges avec les Savoyards et les Bignonois ?

A Bignona, nous avons pu nous rendre compte concrètement de leurs réalités, de leurs fonctionnements. Par exemple, nous avons pu observer leur façon d’accompagner les projets montés par les jeunes. Cela nous fait réfléchir à nos propres pratiques, et nous donne des pistes pour améliorer notre fonctionnement à Dessalines.
En Savoie, nous avons vu comment les coordinateurs planifiaient les projets et impliquaient les familles. Chez nous, les jeunes sont motivés mais leurs parents sont assez peu mobilisés. Nous avons à avancer par rapport à ça. Notre séjour nous a aussi donné envie de voir comment créer davantage de synergies entre les élus et la société civile.

Quelles sont les suites envisagées pour la plateforme à votre retour en Haïti ?

 A Bignona, nous avons vu des animateurs s’engager dans une formation pendant 2 mois, avec la motivation d’aider les enfants. On aimerait réactiver cette envie là chez nos jeunes, leur donner envie de s’impliquer, de contribuer à changer le monde ; de les sensibiliser également à l’environnement. Chez nous, seulement quelques structures accueillent des enfants de de 3 à 14 ans, mais ne proposent pas de distinctions d’activités. Or, les jeunes enfants n’ont pas les mêmes besoins et envies que les adolescents. Il nous faut former et sensibiliser nos animateurs à cette question là. On dit que la jeunesse est la force vive d’une nation, il faut donc commencer par la base.

A Dessalines, ce sont des enseignants ou des éducateurs qui donnent de leur temps auprès des structures jeunesse. Nous n’avions pas jusque là de formation spécifique à l’animation, et nous repartons avec l’envie d’avancer sur cet aspect.

 

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