Dans la continuité d’une première tournée en Europe en 2005, la Coordination Europe-Haïti a accueilli du 9 au 19 septembre 2007 une délégation d’ONG partenaires haïtiennes pour une deuxième tournée européenne, afin de présenter leur plaidoyer « Une autre Haïti est possible ».
La délégation est venue en France les 17 et 18 septembre.

Par ailleurs un article de la Lettre d’information de Eurodad No 50 édition du 26 sept 2007 rend compte de la visite de la délégation à Bruxelles le 12 septembre 2007.

Les Haïtiens entendus par le Parlement européen

Le 12 septembre dernier, au cours d’une séance du Parlement européen, divers
représentants de la société civile haïtienne ont présenté leur vision de la
construction démocratique actuellement en cours dans leur pays et des politiques de
coopération mises en place avec l’Union européenne. L’assemblée, composée de
parlementaires européens, de l’ambassadeur haïtien en Belgique, d’organisations de
la société civile et de membres de la Commission européenne, a pu suivre leurs
interventions sur les droits humains, en particulier ceux des femmes, la sécurité
alimentaire, l’éducation et les conditions de travail.

La séance, organisée par la Coordination Europe-Haïti bruxelloise et présidée par
Josep Borell Fontelles, président de la Commission du Développement du Parlement
européen, s’est ensuite prolongée par un débat avec l’audience.

Les intervenants se sont tous accordés sur l’importance du rôle de la société civile dans la résolution des problèmes du plus pauvre des pays occidentaux. Pour Margareth Mathurin, de la Plate-forme de Sécurité Alimentaire, le pays a certes réalisé certains progrès, mais beaucoup reste encore à faire. « Politiquement parlant, les
gens perdent espoir », a-t-elle indiqué. Avec le déclin de la production
industrielle, du marché du travail et de l’agriculture, auquel s’ajoute une forte tendance à la libéralisation (en particulier dans le domaine de l’éducation, dont l’Etat assume moins de 10% des coûts), Haïti a vu son niveau de vie se dégrader complètement. 80% de la population vit aujourd’hui dans la pauvreté, 65% seulement
ont accès à l’éducation, et 8 femmes sur 10 sont confrontées à la violence.

Parmi les autres délégués d’organisations locales figuraient Carole Pierre Paule Jacob, de Solidarité des Femmes Haïtiennes, William Thélusmond, du Centre de Recherche et d’Action pour le Développement, et Redna Merlus, du Centre de Promotion
des Femmes Ouvrières.

Après la séance, les délégués haïtiens ont pu assister à une formation sur la dette organisée par Eurodad. Les organisations locales doivent maintenant rédiger un document sur la dette haïtienne qui devra être présenté à la Banque mondiale et au
Fonds Monétaire International à l’occasion de leurs Assemblées Annuelles à Washington.

Vous pouvez trouver le compte-rendu du plaidoyer ici.
Ce document va être légèrement modifié dans les semaines à venir.