Paru dans Mediapart

Pays appauvri par les dettes coloniales, les occupations étrangères, les injonctions du FMI et autres prédateurs, Haïti se révèle extrêmement vulnérable face à la pandémie de la covid-19.

Première république noire et rebelle pour avoir osé résister à l’empire français, l’histoire d’Haïti est rythmée d’ingérences et de crises politiques. Les infrastructures sanitaires défaillantes sont inadéquates à un point tel qu’au début de la pandémie sur le sol haïtien en mars 2020, seuls une centaine de lits sont actuellement disponibles pour des soins intensifs pour une population de douze millions d’habitants. Cette pandémie met en danger une fois de plus une grande partie de la population et rappelle l’épidémie de choléra apportée en 2010 par des troupes de l’ONU.

Extraits du communiqué de la PAPDA

Les mesures adoptées et les consignes lancées par le Gouvernement ont été accueillies avec réserve et scepticisme par l’ensemble de la population qui n’a aucune raison de faire confiance à des dirigeants qui ont perdu toute crédibilité et qui font du mensonge leur principal outil de gouvernance et de communication. De nombreuses personnes dans le public contestent même l’existence de la maladie sur notre territoire, sentiment amplifié par certains témoignages comme celui de l’artiste Roody Roodboy. Cette réaction de méfiance est, bien sûr, renforcée par des communications fantaisistes qui ne reposent ou qui n’expriment qu’une propagande politique très maladroite qui nous rappelle la gestion de la situation post-séisme, ou celle de l’après du cyclone Mathieu en 2016.

Le gouvernement a adopté une communication non transparente sur les dépenses faites face à cette crise par le Trésor public ou à partir des financements accordés par les Institutions financières internationales et la coopération bilatérale. Les informations disponibles notamment sur le site de la OCHA montrent que plus de 90 % des ressources nécessaires ne sont pas disponibles. Les opérations de transferts de cash et de distribution alimentaire ne semblent pas reposer sur des informations fiables qui permettraient d’assurer la continuité de ces subventions et ces distributions au cours des prochains mois.

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