Paru dans Le Nouvelliste

L’ouvrage Terreurs de frontière : le massacre des Haïtiens en République dominicaine en 1937 regroupe des essais, articles et autres textes liés à l’histoire orale publiés par docteure Lauren Derby et docteur Richard Turits. Dans cet ouvrage de 300 pages de ces deux historiens nord-américains, présenté par Watson Denis, le décryptage de ce moment funeste a été fait en sept chapitres.

Selon les estimations, le nombre d’Haïtiens violemment assassinés dans les régions frontalières de la République dominicaine durant le massacre de 1937 s’élève à 15 000 personnes environ. En l’espace d’une semaine, les troupes dominicaines furent mobilisées à la frontière dominico-haïtienne. C’est avec l’aide des autorités locales et des réserves civiles qu’une communauté haïtiano-dominicaine, qui avait vécu en paix pendant plusieurs générations, fut déplacée de force ; la majorité de ses membres furent brutalement éliminés à la machette. La plupart des victimes, nées sur le sol dominicain, étaient de nationalité dominicaine. Cette population frontalière « d’origine haïtienne » s’était en effet installée en République dominicaine à la fin du XIXe siècle et même bien avant.  Le dictateur dominicain Rafael Leonidas Trujillo Molina dont le règne s’étend sur 31 années a massacré des Dominicains d’ascendance haïtienne. Des sentiments péjoratifs construits sur des clichés, des préjugés, des stéréotypes « racialistes » ont été avancés afin de disculper ce forfait génocidaire.

Cet ouvrage sur le massacre des Haïtiens est un livre d’histoire et également un travail de mémoire. Un tel ouvrage peut contribuer à l’affranchissement des croyances sur la « race » et à l’éclatement des préjugés sociaux entretenus par des idéologies sans fondement. Enfin, cet ouvrage concourt à l’idée que le travail scientifique peut libérer les individus des ténèbres programmées, des stupidités du racisme et de la barbarie commanditée.

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