Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH)

RNDDH à la Commission Inter-Américaine de Droits Humains:
Présentation sur la situation générale des droits humains en Haïti

3 Mars 2006

 

Mesdames, Messieurs

Le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH) remercie la Commission Interaméricaine des Droits de l’Homme (CIDH) de l’opportunité qui lui est offerte de participer à la 124 ème session en vue de partager avec vous la situation des droits de l’homme en Haïti où la violence, le non-respect des lois et les actes de violation de droits humains constituent une constante historique. La lutte pour le respect des Droits de l’homme a toujours été un défi majeur à relever par les organismes de Défense des Droits Humains à travers le monde. Nonobstant la signature des différents documents internationaux traitant de cette question, les Etats partis ne parviennent pas à respecter et à faire respecter les enjoints de ces documents.

En fait, parler de la situation des droits humains en Haïti pour le RNDDH, revient à faire la considération d’une approche systémique où les Droits Civils et Politiques (DCP) et les Droits Socio-Economiques et Culturels (DESC) sont considérés comme un bloc indissociable et qu’en dehors de cette considération, la réalité haïtienne n’est nullement saisissable. Quel que soit l’angle considéré : Juridique, Economique, Sociopolitique, aucun indice de rénovation ne reflète l’image de ce que les militants en Droits Humains appelle « le Respect des Droits de la Personne ».

De mars 2004 jusqu’au début de l’année 2006, le pays est marqué par une violence accrue et des actes de violation systématique des droits de l’homme. Cette violence touche invariablement toutes les couches de la population : enfants, écoliers, professionnels, petits détaillants, hommes d’affaires, policiers, agents de la MINUSTAH, journalistes, etc. Le bilan est très lourd : au moins mille cinq cents (1500) personnes sont tuées dont quatre-vingts (80) policiers, neuf (9) casques bleus, quatre (4) journalistes etc. Selon les informations recueillies auprès de la Solidarite Fanm Ayisyèn (SOFA), et d’autres organisation féminines, les femmes ont aussi fait les frais de cette situation : six cent quatre-vingt-deux (682) victimes dont deux cent quatre vingt-sept (287) cas de viols et trois cent quatre-vingt-quinze (395) cas de violence physique. Plusieurs groupes sont responsables de cette situation : des partisans armés de l’Ancien Président Jean Bertrand ARISTIDE, des policiers actifs et inactifs, des membres de l’Armée Cannibale aujourd’hui Front de Résistance pour la Reconstruction Nationale (FRN), des anciens militaires, des proches du gouvernement intérimaire, des soldats de la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation en Haïti (MINUSTAH) et des gangs armés.

Pour votre édification la plus complète le RNDDH présente succinctement en cinq points la situation des droits humains en Haïti…. http://www.rnddh.org/article.php3?id_article=268