Séverine de Laveleye (Ecolo-Groen): Monsieur le ministre, nous changeons de continent. Haïti a été touché par une grave crise sociale et politique. Les services à la population sont quasi inexistants. On parle de corruption, de violences et de massacres envers la population. Dans ce contexte, la coordination Europe-Haïti, qui est un regroupement d’organisations travaillant avec d’autres organisations partenaires en Haïti, a entrepris une consultation auprès d’organisations de la société civile haïtienne, afin de connaître leur opinion sur la présence et le mandat du bureau intégré des Nations unies en Haïti, que l’on appelle le BINUH.
Pour rappel, le 15 octobre 2019, le Conseil de sécurité des Nations unies a formellement mis fin à quinze années d’opérations de paix en Haïti. Le bilan de ces opérations est décrié par les organisations locales. La présence de l’ONU sera désormais réduite au BINUH, entré en fonction le 16 octobre 2019, et qui a pour mandat deux secteurs d’action: conseiller le gouvernement d’Haïti pour promouvoir et renforcer la stabilité politique et la bonne gouvernance d’une part, et d’autre part, aider le gouvernement d’Haïti en exerçant un rôle consultatif auprès de lui pour l’assister dans ses efforts dans divers secteurs, notamment la protection des droits humains, la lutte contre l’impunité, le dialogue, les réformes de la Constitution, les élections etc.
Monsieur le ministre, à la lecture des analyses fournies par la société civile haïtienne, avez-vous pu profiter de votre présidence du Conseil de sécurité aux Nations unies pour lancer une évaluation du BINUH? À la suite de la question de M. De Maegd, j’ai entendu que vous aviez travaillé sur les enjeux d’Haïti. Ma question porte spécifiquement sur la place des Nations unies en Haïti aujourd’hui. Le cas échéant, avez-vous pu travailler à une adaptation de celle-ci afin de mieux répondre aux besoins de la population?