Présidence haïtienne de la CARICOM et 29ème réunion intersession de l’organisation régionale
Haïti a donné le coup d’envoi de sa présidence de la CARICOM en accueillant à Port-au-Prince les 26 et 27 février la 29ème réunion intersession de l’organisation régionale. Critiquant les « 16 ans de tâtonnement » entre Haïti et la CARICOM, le Nouvelliste (27 février) s’est d’abord interrogé sur l’utilité d’un tel sommet, jugeant que « si Haïti a le statut de pays membre de l’organisation, nous en sommes en réalité observateurs », notamment « parce que le pays n’a rien à offrir en termes d’exportations ». Sur la forme, la presse a cependant loué « deux journées d’échanges fructueux et sereins » et s’est même enorgueillie qu’Haïti ait ainsi été « sous le regard de la Caraïbe » (National, 28 février). Sur le fond, et bien que des voix se soient élevées dans la presse pour dénoncer « le fait que les autorités haïtiennes défendent la langue des anciens colons aux dépens de celle de tous les haïtiens », la presse a regretté que, sur ce sujet de l’adoption du français comme langue de travail comme sur celui de la création d’un fonds d’assurance régional contre les catastrophes naturelles, « Haïti n’a pas pu s’imposer réellement. » Même la décision de laisser circuler librement dans la zone les Haïtiens bénéficiant d’un visa américain, canadien ou Schengen, a été dénoncée par certains comme une victoire à la Pyrrhus, « donnant l’illusion qu’un certain pont a été jeté pour supprimer les frontières » (National, 29 février).