Paru dans Le Nouvelliste

Quelques heures d’électricité par jour, chaque trois ou quatre jours. L’eau potable de plus en plus chère chaque semaine. 120 gourdes pour un dollar américain. La gazoline au même prix depuis des années quelles que soit les fluctuations sur le marché international. Autant de portraits de la vie courante en Haïti. Ils ont la même origine : l’économie va mal et est mal administrée.

Trois poisons ont intoxiqué l’économie haïtienne et causé les principaux maux qui entravent la vie de chaque Haïtien ces dix dernières années. Ils sont de même origine : PetroCaribe.

PetroCaribe est le nom d’un accord en négociation depuis la présidence de Leslie François Manigat en 1988, enfin signé et entré en vigueur sous René Préval en 2008. Le fameux accord PetroCaribe, parrainé par le président vénézuélien Hugo Chavez, est à la base de tous nos derniers maux.

D’abord en accordant des conditions préférentielles à Haïti, l’accord PetroCaribe permet au pays de bénéficier d’une réserve de cash, car Haïti ne paie pas l’intégralité de sa facture pétrolière. Une partie sert à alimenter le fonds PetroCaribe, cogéré nominalement par les deux pays.

Il faut dire que tout commence sur un malentendu : les chefs traitent le fonds comme un cadeau et estiment que c’est leur argent qu’ils dépensent à leur guise. Les Vénézuéliens savent que c’est un prêt, politique qui plus est, laissent les Haïtiens faire à leur guise, renouvellent leur confiance à chaque fois pour avoir l’appui d’Haïti, un marché captif et autres avantages. Le panier de crabes est en place.

Après des premières dépenses controversées suite au passage des cyclones en 2008, une deuxième série de dépenses après le séisme de 2010 installe l’argent de PetroCaribe dans un chemin de vices. 

Gaspillages, gabegies, détournements de fonds et sans doute actes de corruption s’étaleront de 2008 à 2018 sans se soucier des gouvernements et des présidents. Jusqu’à date, il n’y ni procès ni condamnation, mais l’argent maudit de PetroCaribe a remodelé le paysage politique et hissé la corruption à un niveau inégalé dans le pays. 

Un, deux ou trois milliards de dollars n’ont pas servi au développement du pays pendant les dix ans de ruissèlement du fleuve de cash PetroCaribe.

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