Notes de point de presse de la MINUSTAH

Jeudi 19 juillet 2007

Point de presse hebdomadaire de la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation en Haïti (MINUSTAH), animé par Sophie Boutaud de la Combe, porte-parole de la Mission, en compagnie de Mme Alta Jean-Baptiste, Directrice de la Protection civile, du Dr Yolène Suréna, Coordonnatrice du projet d’urgence et de gestion des risques et désastres, du Capitaine de frégate, François Buj, du Bureau de l’information militaire, de Fred Blaise, du bureau de l’information de la Police internationale des Nations Unies (UNPOL).

Bonjour,

Ce sera une courte conférence de presse cette semaine. Sans plus tarder, je passe la parole au Capitaine Buj.

Militaires

Intervention du chargé de Communication de la Force militaire

La présence des militaires de la MINUSTAH est constante sur tout le territoire national haïtien. Elle se manifeste dans environ 70 points différents chaque jour, que ce soit des points de contrôles ou des points d’appui.

Cette semaine, les soldats de la paix ont réalisé environ 900 patrouilles sans parler des patrouilles maritimes pour lesquelles les militaires utilisent souvent les bateaux des gardes-côtes haïtiens. Les patrouilles maritimes sont organisées au long de la côte, chaque jour, notamment, dans le voisinage de Cité Soleil.

Pendant les patrouilles ou dans des opérations particulières, les militaires ont appuyé la Police nationale d’Haïti dans l’arrestation de 15 personnes.

Du 15 au 17 juillet, le ministre de la Défense du Pérou, Alain Wagner Tizon et le chef d’Etat Major des forces Armées du Pérou, Amiral Jorge Montoya Manrique, ont visité Haïti. Tout d’abord, ils ont visité la compagnie Péruvienne pour se rendre compte des conditions de travail de ces soldats, et les féliciter pour le travail accompli. Le ministre Alain Wagner Tizon a également visité le Premier ministre, Jacques Edouard Alexis, pour confirmer son support à Haïti et proposer de l’aide. Il a eu également des entretiens avec le Représentant Spécial du Secrétaire Générale des Nations Unies en Haïti, Edmond Mulet, et le Commandant de la Force militaires, le général Carlos dos Santos Cruz, pour confirmer le soutien du Pérou à la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (la MINUSTAH.)

Le commandant du Commandement Sud des Forces Armées des États-Unis, le Général de brigade Kenneth Keen, a visité Haïti du 16 au 19 juillet 2007. La raison principale de sa visite était d’établir des contacts et de comprendre la mission et son environnement en vue de la planification de futures opérations humanitaires interarmées. Pour cela, il a eu des entretiens avec le Général dos Santos Cruz et les membres de l’État Major de la Force militaire de la MINUSTAH. Le général Keen a également visité Cité Soleil le 17 juillet et Martissant le 18 juillet.

D’un autre côté, le maire de Léogâne avait demandé à la MINUSTAH de l’aide pour le nettoyage de la ville Ce qui a été fait les 13 et 15 juillet par les militaires Sri Lankais. Nous sommes heureux de pouvoir aider les autorités locales, a déclaré un responsable du contingent népalais.

Suite à des informations dans les médias sur la rotation du contingent Philippin, le 6ème contingent, composé de 155 militaires, dont 8 femmes, arrivera en Haïti le 26 juillet. Le 5ème contingent, qui est arrivé en Haïti le 29 janvier 2007, partira le même jour.

Projet à effet rapide aux Cayes

Le 12 juillet, s’est tenue aux Cayes l’inauguration de quatre nouvelles salles de classe et du bureau de la direction de l’Ecole Nationale de Laborde, construites par la MINUSTAH. La cérémonie s’est déroulée en présence, notamment, du représentant de la direction départementale du Ministère de l’Education Nationale et de la Formation Professionnelle (MNFP), Franklin Faby, du chef du bureau régional de la MINUSTAH, Heiner Rosendhal, du commandant du bataillon uruguayen des Cayes, le Colonel Nery de Sosa et de la représentante du comité de professeurs, Mme Mimose Mombrun. Financée à hauteur de 921,746 gourdes (25.500 dollars américains), dans le cadre d’un Projet à Effet Rapide (QIP) la construction de ces salles de classe bénéficiera à 400 élèves de cet établissement scolaire. Le projet réalisé sur une période de trois mois a été exécuté par la section Engineering du Bureau régional de la MINUSTAH aux Cayes avec l’aide du bataillon uruguayen.

UNPOL

Intervention du Chargé de communication de la UNPOL

Le 13 juillet 2007, à 22h50, la PNH et les UNPOL de Gonaives ont procédé à l’arrestation du dénommé Rémilien Emmanuel dit « Ti-Nasson » dans le quartier de Raboteau. Celui-ci faisait l’objet d’un mandat d’arrêt, délivré le 1er juin 2007 pour assassinat, association de malfaiteurs et vol à main armée. Il appartiendrait au Gang de Ti Will. Il a été arrêté avec Edouard Sédrack, alias « Jaquelin », suspecté d’être membre du gang de Bélony et impliqué dans des actes criminels à Port-au-Prince.

La bonne nouvelle s’est vite répandue et le samedi 14 juillet, des dizaines de personnes se sont rassemblées devant le commissariat de Gonaïves en vue de manifester leur joie car Ti Nasson est soupçonné d’être l’un des principaux auteurs de l’assassinat du journaliste Alix Joseph.

Jeudi dernier, lors d’une opération conjointe d’appui à la PNH par les UNPOL et les militaires sri lankais, six personnes dont Jean-Charles Josué, alias Jojo, suspecté d’être membre de l’armée Ti-Machette, avaient été arrêtés à l’avenue Bolosse. Les suspects étaient en possession de 350 grammes de marijuana. Toujours à l’avenue Bolosse, le 15 juillet, deux autres suspects identifiés comme faisant partie du gang Amazole de Martissant ont été arrêtés par la PNH.

Ce même jour, au Cap Haïtien, le frère d’Evens TiKouto, Claude Jeune, a été arrêté conjointement par la PNH et les UNPOL avant d’être transporté à Port-au-Prince grâce à l’appui logistique de la MINUSTAH. Cette arrestation est importante car, selon les informations obtenues, Claude Jeune tentait de réformer un gang à Boston, Cité Soleil.

Lundi 15 juillet également, deux autres personnes suspectées d’être membre de gang à Martissant, ont été conjointement arrêtées par les UNPOL et la PNH.

Intervention de la Directrice de la Protection civile (traduit a partir du creole)

Lundi et mardi de cette semaine, nous avons entrepris des activités de simulation en préparation de la saison cyclonique que nous avons l’habitude d’organiser chaque année. L’objectif global de ces activités de simulation était de tester la réponse de l’organisation national du système des risques et désastres et de nous assurer de l’état de préparation du système durant la saison cyclonique actuelle en vue d’apporter des corrections nécessaires si des faiblesses étaient décelées. Il nous fallait aussi tester l’adéquation existant entre le plan national et le plan d’urgence qui couvre tous nos départements géographiques. Il nous fallait encore tester la performance du système national de gestion des risques et désastres ainsi que la performance individuelle de chaque acteur du système. L’autre enjeu de ces activités de simulation était d’évaluer les prises de décisions à l’intérieur du système national de gestion des risques et désastres en vue de tester la qualité de la communication et du partage de l’information.

Ces exercices de simulation se sont déroulés sur trois sites différents. D’abord, au niveau de l’ancien local de l’OPDES (Organisme Pré-désastres et de Secours), à Port-au-Prince, qui loge actuellement le Bureau de coordination des projets et le Centre des opérations d’urgence. Nous profitons de la circonstance pour annoncer au public que pour toutes les décisions en cas d’urgence, c’est à ce bureau que les responsables doivent se réunir.

Ces activités se sont déroulées aussi aux Gonaïves, plus précisément à la délégation de cette ville qui est le siège du Centre d’opérations d’urgence départemental. Ces activités se sont déroulées enfin au niveau communal.

C’est le Programme d’urgence de gestion des risques et des désastres, soutenu par la Banque Mondiale, qui a financé ces activités. Nous avons trouvé aussi un appui du côté du PNUD, en ressources humaines et techniques. La Caritas nationale et le CRS (Catholic Relief Service) nous ont également aidé en nous fournissant des ressources humaines, soit en tant qu’acteurs, soit en tant que simulateurs. Le plus grand acquis tiré de cette série d’exercices est que nous avons pu développer une capacité nationale en matière de conception des exercices de simulation. Ce qui nous a permis de préparer un manuel de théories et d’exercices de simulation. Aujourd’hui, nous pouvons affirmer qu’il y a un certain savoir-faire qui existe chez nous, surtout dans la façon dont nous lançons et gérons les alertes. Ces exercices de simulation, conçus et réalisés uniquement par des cadres locaux avec l’encadrement d’un seul expert international, nous ont quand même permis de déceler quelques faiblesses. Par exemple, pour transformer le bilan des dégâts en besoins, nous avons rencontré quelques difficultés. En ce sens, il y a encore des efforts à faire, car si nous prenons trop de temps pour réaliser cette conversion, c’est la chaine de mobilisation en faveur des victimes qui en souffrira.

Intervention de la Coordonnatrice du projet d’urgence (traduit a partir du creole)

A la suite de Mme Jean-Baptiste, je vais vous parler de l’information et de la sensibilisation du public pour la saison cyclonique. Mme Jean-Baptiste a montré qu’au niveau des normes et procédures, nous avons une très bonne capacité au sein du système national de gestion des risques et des désastres pour transmettre, gérer et faire parvenir l’information aux bénéficiaires. Mais vous savez qu’il y a un maillon particulièrement important dans la chaîne, c’est la presse. Grâce à une bonne alerte, à une information bien communiquée par la presse, non seulement beaucoup de souffrances peuvent être réduites mais aussi des pertes en vies humaines quand il y a un désastre.

Pour la saison cyclonique 2007, nous avons conçu un plan à plusieurs étapes dont des activités de formation telles que cette activité de simulation, des activités de mobilisation de ressources avec pré-positionnement et des activités de mobilisation et de sensibilisation du public. En ce sens, je crois que les médias ont déjà reçu une cassette audio avec des spots publicitaires qui véhiculent un message indiquant à la population quel comportement observer en cas de désastre. Nous comptons sur vos réactions par rapport aux spots qui sont diffusés actuellement pour que nous puissions améliorer nos performances dans le futur.

Nous avons maintenant en préparation un spot vidéo et un documentaire. Nous avons aussi des dépliants et des posters. Nous souhaitons à ce propos remercier la MINUSTAH qui a donné son appui à la réalisation de ces documents. Nous en avons d’autres qui sont réalisés avec le soutien d’autres institutions. Ces dépliants et ces posters seront bientôt distribués. Des lots de T-shirts ont été expédiés en direction des cellules communales, toujours dans le cadre de la sensibilisation du public. Je veux, en terminant, rappeler le thème de la période, c’est « Alerte et Evacuation ». Ce thème est particulièrement important…J’ai failli oublier une information importante pour vous de la presse. Vous êtes maintenant suffisamment formés pour les alertes météo. Ce que nous avons besoin de développer avec vous maintenant, c’est le dialogue continu et une mise à jour des connaissances. Nous sommes en train de planifier pour le début du mois prochain une journée de réflexion avec la presse. Ce sera à votre convenance, c’est-à-dire, si vous voulez deux tranches de 4 heures sur deux jours ou 8 heures d’affilée en une journée. Nous allons vous laisser nos numéros de contacts et nos adresses pour que vous puissiez réagir. Si nous avons vos réponses avant la fin de cette semaine, cela nous permettra de planifier rapidement cette activité en fonction de votre disponibilité.

Projet Inter-agences pour la Prévention et la Protection des Filles et Femmes Victimes de violence

Le Projet Inter-agences pour la Prévention et la Protection des Filles et Femmes Victimes de Violences Sexuelles a été lancé cette semaine par UNFPA, UNICEF et UNIFEM.

Ce projet est supporté par l’ACDI (Agence Canadienne de Développement International) sur une période de 12 mois dans le but de fournir un soutien financier à la Concertation contre les Violences spécifiques faites aux femmes, ayant à sa tête le Ministère à la Condition Féminine et aux Droits des Femmes (MCFDF). Les fonds serviront à:

· La mise en oeuvre du Plan National d’Opération au niveau national.

· L’établissement d’un système harmonieux de collecte de données sur les violences faites aux femmes.

· L’assistance médicale, légale et psychosociale ; activités de sensibilisation et éducationnelles en vue de combattre la violence contre les femmes et les filles.

Ce projet inclut aussi un appui aux refuges et abris pour les femmes et les filles exposées à la violence.

Le Ministère à la Condition Féminine et aux Droits des Femmes (MCFDF) est le partenaire principal de ce projet. La MINUSTAH, pour sa part, est membre de la Concertation et elle continuera à apporter le soutien technique nécessaire en vue de la réalisation de ce projet.

RVC (ex-DDR)

En matière de désarmement les jeunes de Grand Ravine ont franchis le pas et montré l’exemple pour Martissant en déposant huit armes et des munitions. Six anciens membres de groupes armés ont ainsi été acceptés pour intégrer le programme de réinsertion. Ils ont pour cela suivi un processus de vérification consistant à s’assurer qu’ils ne sont pas recherchés ni par la Police ni par la Justice.

On termine cette semaine avec les résultats du Concours de chansons : le grand gagnant est en fait double, puisse que le jury a décidé de récompensé ex-aequo : MISTIK 703 de Port-au-Prince et MCD des Gonaives. Le troisième gagnant est le groupe RAMA formé d’étudiants de l’école nationale des arts.

QUESTIONS / REPONSES

Est-ce que la MINUSTAH est capable de confirmer la présence de la DEA (Drug Enforcement Agency) en Haïti dans le cadre de la lutte anti-drogue et est-ce que vous avez été dans le Sud dans le cadre de cette opération menée dans la résidence privée d’un ancien candidat à la présidence, nous voulons parler de Guy Philippe ?

François BUJ : La force militaire de la MINUSTAH n’a pas participé à l’activité dont vous parlez et qui a été confirmée par beaucoup de médias. Nous ne pouvons pas confirmer l’identité des forces qui y ont pris part parce que nous n’étions pas sur les lieux au moment de l’opération.

Mais vous êtes au courant qu’il y a des gens armés qui ne font pas partie de la police haïtienne, ni de la MINUSTAH mais qui sont quand même sur le territoire dans le cadre de l’application de mandats internationaux concernant la lutte anti-drogue. Ce serait des gens de la DEA ?

François BUJ :La MINUSTAH n’a pas été contactée ni avant, ni après la ou les opérations qui ont eu lieu. Nous ne pouvons donc rien dire sur ce qui s’est passé.

Nous avons appris aussi que la MINUSTAH a fourni aussi des équipements pour cette opération. Pouvez-vous confirmer ?

François BUJ : Non. Je ne peux pas le confirmer. Je crois que les équipements de la MINUSTAH sont assez remarquables. Ils sont de couleur blanche avec l’identification UN ; ce qui est très visible. La MINUSTAH n’a ni prêté ni donné ses équipements pour cette ou ces opérations.

Si la MINUSTAH n’est pas en mesure de fournir la moindre information sur cet événement, comment parviendra-t-elle à stabiliser tout le pays ?

SBdlC : Je reviens sur ce qu’a dit le Capitaine Frégate BUJ. Il a dit que la Force militaire n’a pas été sollicitée en support de cette opération, ce qui est totalement différent. La MINUSTAH ne faisait pas partie de cette opération qui entre dans le cadre d’accords bilatéraux entre Haïti et un autre pays.