Le Bureau des avocats internationaux (BAI) a été le premier à tirer la sonnette d’alarme sur les cas de femmes et de filles abusées par les soldats onusiens en Haïti. Une étude universitaire publiée en décembre 2019 confirme qu’en treize ans les Casques bleus des Nations unies en Haïti ont engendré et laissé derrière eux des centaines d’enfants et des mères victimes de la stigmatisation. L’ONU, qui n’a jamais nié les faits, dit s’engager à apporter des solutions en commençant par les familles victimes.

 

« Ils vous mettent quelques pièces de monnaie dans la main pour vous faire donner un bébé. » C’est le titre de l’étude sur les enfants issus de familles de soldats de la paix en Haïti réalisée par Sabine Lee de l’université de Birmingham et Susan Bartels de l’université de Queen’s, Ontario. 265 personnes ont raconté des histoires mettant en scène des enfants engendrés par le personnel des Nations unies. Certains participants ont évoqué des cas de viol ou de violence sexuelle. Les Haïtiens interrogés ont pour la plupart raconté des histoires décrivant un modèle courant où les femmes recevaient de petites sommes d’argent ou de la nourriture contre des rapports sexuels.

Dans une tribune publiée le 22 janvier 2020 par le Bureau intégré des Nations unies en Haïti (BINUH), signée de Catherine Pollard, sous-secrétaire générale des Nations unies pour la stratégie de gestion, la politique et le respect de la Charte et Jean-Pierre Lacroix, sous-secrétaire général aux opérations de paix, il est fait état d’une prise en charge des victimes bien que tardive. « Nous avons créé un fonds d’affectation spéciale qui aide directement les victimes et les autres personnes en danger à gagner leur vie. En Haïti, les Nations unies et leurs partenaires permettent aux enfants nés d’exploitation et d’abus sexuels d’aller à l’école et aident les mères à trouver un emploi, notamment en créant leur propre entreprise », ont-ils indiqué.

 

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