« Le Getaway week-end » : une virée au Cap-Haïtien

C’était le moment idéal pour une escapade, pour s’éloigner de l’effervescence de la capitale. Beau temps, long week-end, et avec cette fête nationale qui continue à susciter l’élan patriotique chez les Haïtiens, se diriger vers une ville de province se trouvait aussi bien indiqué. Le Cap, destination de plus en plus populaire auprès des amateurs de tourisme local, a su retenir l’attention. En avion, voiture privée ou encore en transport en commun, ils sont en effet nombreux à avoir mis le cap sur la cité christophienne. On pouvait pressentir que « ta pral gen anbyans nan vil la ».

Outre la panoplie d’activités prévue par les habitants de la deuxième ville du pays qui n’ont, semble-t-il, plus rien à envier aux Port-au-Princiens en termes d’entertainment, il y a aussi la 6e édition de « Le Getaway » – ce concept au combo gagnant qui propose de se mettre en mode touriste et de faire la fête – qui se tient dans la cité en ce week-end de la fête du drapeau. Avec différents packages incluant transport, nourriture, logement – à l’hôtel Satama, nouvelle sensation du Cap-Haïtien – et des possibilités d’excursions pour les intéressés, l’événement a attiré bien du monde venu tant de la capitale que de l’extérieur, tous disposés à partir à la découverte du Cap dans une ambiance festive.

Le coup d’envoi du Getaway est donné dans la soirée du 18 mai à Lakay restaurant. L’animation musicale est assurée par les DJ Manito Nation, Gardy Girault et Ted Bounce et le groupe Akoustik. Le public répond à l’appel et la fête se poursuit jusqu’aux petites heures du matin. Mais ce n’est que l’apéritif. Le matin du 19, les infatigables sont encore fidèles au rendez-vous et se retrouvent à Labadie aux environs de 10 h. Entre ceux qui arrivent avec la navette et tous ceux qui ont fait le trajet vers le quai par leurs propres moyens, c’est un large groupe qui est réparti sur quatre bateaux en direction de l’Île-à-rat aussi appelé Amiga Island.

L’île inhabitée, avec une superficie d’environ 1,8 hectares, située au large de la côte nord d’Haïti, avait en 2015 accueilli la première édition du Getaway. Assez boisée, avec une tonnelle abritant la piste de danse des rayons du soleil et des toilettes modernes et confortables, elle est encore une fois prête à recevoir les fêtards. Au-delà des banners des différents sponsors de l’événement, les plus avisés repèrent rapidement le bar et aussi le coin restaurant. Tandis que d’autres ne sont attirés que par la plage. Les touristes prévenants ont même pensé à apporter leur propre parasol. Mais le soleil a pitié de ceux qui n’avaient pas fait de telles prévisions et sans totalement disparaître, il nous ménage bien.

À midi, la fête bat déjà son plein. La boisson coule à flot. Le repas en revanche ne comble pas toutes les attentes. Le menu est pauvre et la quantité offerte est assez maigre. Certains auront même recours aux pêcheurs de la zone pour s’approvisionner en fruits de mer, incontournables pour une journée à la mer, qui ne figurent pourtant pas dans le menu proposé. L’animation, quant à elle, va crescendo. Un peu plus relax avec Mr Smoke, elle monte d’un ton avec Gardy Girault. Et c’est une assistance survoltée, nullement encline à partir, qui clôture la journée avec Ted Bounce. Pour sûr, ils auraient voulu rester encore plus. Laurence Girault, une des organisatrices de l’activité, doit user de fermeté pour les inciter à regagner les différentes embarcations. « Il est impératif de laisser l’île avant le coucher du soleil. Pas question de prendre la mer à la tombée de la nuit », martèle-t-elle. Certains poursuivront toutefois la fête sur les bateaux qui les ramènent vers la côte.

Alternant les éditions à la mer et dans les montagnes, Le Getaway s’est, depuis son lancement en 2015, tenu notamment à Île-à-rat, à Fort Jacques et sur l’île des Arcadins, réunissant plusieurs dizaines de personnes et permettant même à certains de découvrir ces sites. Le concept qui est né d’une idée de Gilles Malval vise à booster le tourisme local et à mettre en valeur des endroits très beaux, exotiques mais encore peu exploités du point de vue touristique. Devrait-on alors espérer que fidèles à leur objectif, les organisateurs proposeront aux inconditionnels de l’événement de nouvelles destinations pour les numéros à venir ? Après tout, cela ne peut faire que du bien de découvrir les plus beaux recoins de notre pays une fête à la fois !