Le Canada a décidé de reprendre les expulsions des demandeurs d’asiles haïtiens arrivés au pays l’année dernière malgré le mauvais climat sociopolitique qui sévit en Haïti. C’est l’Agence des services frontaliers du Canada qui en a fait l’annonce après avoir, dans un premier temps, suspendu l’ordre d’expulsion.

A peine annoncée, la décision crée déjà la polémique au Canada. Certaines personnalités comme le député bloquiste, Gabriel Ste-Marie, exige que ces expulsions soient suspendues jusqu’à ce que la situation revienne au calme en Haïti.

« Une suspension durable nécessiterait l’intervention du ministre de la Sécurité publique, Ralph Goodale, de qui relève l’ASFC, ou encore du ministre de l’Immigration, Ahmed Hussen, qui pourrait déclarer Haïti sous moratoire, reconnaissant ainsi l’impossibilité d’y renvoyer qui que ce soit en raison de l’insécurité qui y prévaut. », lit-on dans un article de Radio-Canada.

Une autre voix, celle de l’avocat Stéphane Hanfield, s’élève pour défendre les immigrants haïtiens en demandant un moratoire pour ces derniers, comme il en a été après le séisme du 12 janvier 2010. « La suspension a été levée en 2014, raconte-t-il. Depuis 2014, on ne semble pas s’être penchés sur la situation qui sévit en Haïti, et je pense que là, il est temps de le faire. », a déclaré l’homme de droit.

Il ne conteste pas la décision du Canada de renvoyer les Haïtiens, mais le moment n’est pas propice à cause du climat d’insécurité qui sévit dans le pays. Au rappel, le Canada a demandé à ses résidents qui vivent en Haïti de pratiquer la prudence à cause de la situation politique du pays.