La Banque Mondiale est dans la tourmente. L’institution financière chargée de l’aide au développement des pays les plus pauvres a tenté de censurer une publication interne aux conclusions tonitruantes. Un scandale baptisé #papergate, le "scandale de la publication".

"Détournement de l’aide étrangère par les élites. Preuve de comptes bancaires offshore", la publication remet en cause l’efficacité de l’action de la Banque Mondiale. Les versements d’aide au développement de l’institution financière internationale nourrissent en partie la corruption des pays pauvres. Au bénéfice de places financières occidentales – et au profit donc, des pays plus riches.

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7,5% de l’aide, dans des paradis fiscaux

Les résultats de l’étude – commandée par la Banque Mondiale elle-même-: en moyenne, 7,5% des versements de l’institution aux pays en voie de développement sont détournés vers des paradis fiscaux comme la Suisse, le Luxembourg, et Singapour.

Une part qui grimpe à 15% pour les 7 pays les plus aidés – quand l’aide de la Banque Mondiale représente au moins 3% du produit intérieur brut (Ouganda, Eythréen Sierra Leone, Mozambique…).

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Concrètement, les trois chercheurs démontrent que "des aides au développement versées à des pays pauvres coïncident systématiquement avec une forte augmentation des dépôts bancaires depuis les pays concernés vers des paradis fiscaux". Et, pire, plus un pays est dépendant de l’aide au développement de la Banque Mondiale, plus les versements effectués vers des centres financiers offshore sont importants.

Or, l’évasion fiscale des seules multinationales hors des pays en voie de développement est déjà un problème majeur pour les pays en voie en de développement – estimée à 200 milliards de dollars par an, par le Fonds monétaire International. Ce qui est déjà en soi supérieur aux 143 milliards de l’aide au développement. Les conséquences de cette évasion fiscale sont déjà en tant que telles colossales pour la pauvreté dans ces pays.

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