Des parlementaires français et des membres de la société civile appellent la diplomatie française à un sursaut face aux situations de crise que traversent ces deux pays des Grandes Antilles.

 Depuis plusieurs mois, deux drames à l’issue incertaine se jouent dans deux pays frères des Grandes Antilles, pionniers de l’affirmation de l’autonomie des peuples de la Caraïbe: Haïti et Cuba. Distinctes dans leur intrigue et leur intensité, ces deux scènes n’en sont pas moins l’une et l’autre la tragique conséquence de la vision ultralibérale et de la posture néocoloniale promues par l’actuelle administration états-unienne. En face, par manque de courage ou, tout simplement, d’intérêts, la communauté internationale se tait. La majorité silencieuse est aussi une figure de la lâcheté dans la politique des nations.

En Haïti, la faillite d’un système imposé de l’extérieur avec l’aberrante constitution de 1987 apparaît au grand jour. L’incapacité récurrente des gouvernements et des corps constitués à assurer au pays un minimum de stabilité et prospérité, à lutter contre la corruption et la précarité accrue due aux changements climatiques, est devenue encore plus patente sous la mandature de l’actuel président Jovenel Moïse, encore soutenu aujourd’hui par les Etats-Unis, mais rejeté par une très large portion de la population haïtienne. La crise couvait suite aux désastres naturels qui ont dévasté le pays à plusieurs reprises, détruisant habitations, infrastructures, et moyens de production, rendant encore plus compliquée l’alimentation en eau. Elle s’est aggravée ces derniers mois avec le scandale Petrocaribe, dans lequel le Président et d’autres personnalités politiques sont soupçonnées de graves détournements de fonds, mais aussi les exactions et meurtres régulièrement commis par des gangs violents et surarmés, liés à différentes factions, que la police, en déroute ces derniers jours, n’a pas les moyens de réprimer.

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