Paru dans Le Nouvelliste

Sous la supervision du célèbre économiste français Thomas Piketty, Simon Henochsberg a rédigé, en 2016, son mémoire de maîtrise intitulé « Dette publique et esclavage : le cas d’Haïti (1760-1915) (1) ». Ledit mémoire a été sanctionné par trois universités de renom : l’École d’économie de Paris (PSE), l’École normale supérieure (ENS) et l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS).

L’objectif de M. Henochsberg est clair : comprendre comment Haïti a pu devenir l’un des pays les plus pauvres de la planète alors qu’elle a été le joyau de la France coloniale. Parmi les raisons évoquées dans la littérature sur le développement économique, on a souvent  considéré les facteurs économiques et culturels, internes ou externes. De son côté, Simon Henochsberg, a voulu mettre l’accent sur l’impact de la dette de l’indépendance dans le sous-développement d’Haïti. Cette dette est considérée par l’auteur comme une oppression financière exercée par la France pour compenser les prétendues pertes financières des colons français après des siècles d’esclavage.

Simon Henochsberg a d’abord reconstitué l’histoire économique d’Haïti en constituant une série chronologique du produit intérieur brut (PIB) inédite pour Haïti sur la période allant de 1760 à 1915. Sa conclusion ne souffre d’aucune ambiguïté : « Les grandes puissances, en particulier la France, ont eu un impact négatif considérable sur le développement d’Haïti à travers une oppression militaire et une oppression financière comme la dette de l’indépendance.» Cette dette colossale représentait, confirme l’auteur, 300 % du PIB haïtien en 1825. Qui pis est, cette dette s’est étendue sur plus d’un siècle, jusqu’à la Seconde Guerre mondiale.

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