Paru dans Le Nouvelliste

A côté de l’insécurité générée par les gangs armés dans le pays, il y a un autre phénomène tout aussi inquiétant qui prend place de plus en plus dans les foyers haïtiens, il s’agit de la cherté de la vie. Ces deux phénomènes se ressemblent sur bien des points. Deux différences fondamentales les caractérisent. Tout le monde parle de l’insécurité qui est concentrée dans certains quartiers précis du territoire avec une préférence particulière pour l’aire métropolitaine de Port-au-Prince, pourtant l’inflation n’anime pas tellement les conversations quotidiennes alors qu’elle touche quasiment tout le pays, des grandes villes jusqu’aux coins les plus reculés du pays.

Au mois de mars 2022, la Coordination nationale de la sécurité alimentaire (CNSA) a mis en évidence l’évolution vertigineuse du coût du panier de la ménagère qui de janvier 2021 à janvier 2022 a crû de 54%. En d’autres termes, la majorité des prix des produits que nous consommons a augmenté de 54% en un an, soit de 4,5% chaque mois. Tandis que dans sa rubrique mensuelle concernant l’Indice des prix à la consommation du mois d’avril dernier, l’Institut haïtien de statistique et d’informatique (IHSI) a calculé à 26,7% le niveau de l’inflation en rythme annuel.

Dans les deux cas, la situation est alarmante pour un pays avec un taux de chômage supérieur à 50%, un taux de change très défavorable à la monnaie locale, la gourde, le goût trop affiché des Haïtiens pour l’importation et le poids d’un séisme qui a sévèrement touché le grand Sud pourvoyeur de 40% de la production agricole du pays; ajouter à cela l’ajustement à la hausse du prix du carburant en décembre dernier par les autorités. Tout cela a contribué à la hausse fulgurante des prix qui affole les familles depuis le début de l’année. 

Aujourd’hui, se rendre au marché est un exercice difficile pour les chefs de famille, tellement les prix des produits sont affolants. Un tour à travers les points de vente les plus fréquentés du centre-ville, de Delmas ou de Pétion-Ville laisse sans voix les acheteurs. En prenant comme une unité de mesure la grosse marmite de 5 livres, le prix actuel du pois noir est de 750 gourdes ; le prix du pois rouge est de 1000 gourdes ; celui du pois beurre, 1400 gourdes ; celui du maïs moulu, 500 gourdes ; celui du blé, 500 gourdes ; du petit mil, 600 gourdes ; du riz jaune (Sheila), 750 gourdes ; du riz TCS et du riz La Crête, 600 gourdes ; le sucre blanc, 500 gourdes ; la farine France 400 gourdes.

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