Haïti est paralysé depuis presque deux mois par une profonde crise politique. Depuis la fin août, des milliers de personnes manifestent régulièrement à travers tout le pays pour exiger la démission du président. Dans un entretien exclusif à RFI, Jovenel Moïse leur répond. Il est interrogé par Amélie Baron.
Monsieur le président, pourriez-vous accepter de quitter votre poste avant la fin de votre mandat, comme le demandent les manifestants ?
Jovenel Moïse : Je ne suis pas accroché à un mandat. Je suis accroché à des réformes. Je veux parler de la réforme constitutionnelle, par exemple. Je veux parler de la réforme du secteur de l’énergie, de la digitalisation de l’administration publique. Aujourd’hui, nous sommes dans une crise aiguë, mais nous pouvons profiter de cette crise pour faire de cette crise une opportunité. Nous avons besoin de stabilité dans le pays et pour trouver cette stabilité, il faut attaquer le système.
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Vous parlez de réformes… Au quotidien, les gens se demandent si demain ils vont pouvoir vaquer à leurs occupations, si demain ils vont pouvoir mettre leurs enfants à l’école. Concrètement, qu’est-ce qui peut être décidé en urgence ?
Au moment où je vous parle, je sais qu’il y a plusieurs équipes qui sont à la tâche. La police est là, les travaux publics sont sur place, le ministère de l’Intérieur est là aussi, en train de voir comment trouver un modus operandi pour sortir. Parce que nous n’allons pas pouvoir sortir de l’auberge avec toutes ces armes, au niveau des groupes armés. Nous sommes en train de travailler pour que la paix revienne, pour que le peuple haïtien retrouve sa sérénité, pour que les enfants puissent retourner à l’école.