La presse haïtienne s’inquiète aujourd’hui de la tournure violente que prend la mobilisation en Haïti. À l’instar du Nouvelliste qui souligne que « la violence, qu’elle vienne des forces de l’ordre contre les manifestants ou des manifestants contre de paisibles citoyens, est condamnable. Les manifestants comme les forces de l’ordre doivent savoir que la violence et la peur qu’elle engendre ne donnent pas toujours les résultats escomptés, sinon le régime des Duvalier serait toujours en place », rappelle le journal.

Le National s’inquiète également d’« un durcissement des méthodes qui ne se basent plus sur l’adhésion volontaire et spontanée. Les appels à la violence se multiplient sur les réseaux sociaux. Des voix ivres de violence appellent à l’assassinat des agents de la Police nationale qui tenteraient de rétablir l’ordre dans les rues. La tentation armée refait surface. Et, vu le nombre d’armes qui circulent, c’est jouer avec des allumettes dans une poudrière », s’alarme l’éditorialiste. Le National pointe du doigt « ces nouvelles brigades motorisées et masquées qui font le tour de notre capitale ». Ces individus à motos ont semé la peur ces derniers jours, puisque, comme le souligne le quotidien, elles « en imposent par leur mobilité et leur habilité à projeter du feu ». Mais « il ne faudrait pas que des Oiseaux de feu chassent les fragiles hirondelles du renouveau démocratique haïtien. La confusion ne peut que profiter à ceux qui ne veulent pas le changement », estime l’éditorialiste.