En Haïti, le nombre de cas de coronavirus croit quotidiennement. Trop peu de tests sont réalisés pour avoir une idée précise de l’ampleur de l’épidémie dans le pays mais les statistiques des autorités sanitaires permettent de confirmer l’accélération de sa propagation. Si les personnes souffrant de fièvre et perdant l’odorat se font jour après jour plus nombreuses, certains Haïtiens refusent toujours de croire en l’existence du virus.

 

À chaque publication du bilan de l’épidémie par le ministère de la Santé sur les réseaux sociaux, des Haïtiens rétorquent qu’il ne s’agit que de mensonges, des chiffres selon eux inventés par les autorités pour recevoir et détourner davantage d’aide humanitaire.

Ajouté à cette défiance, les soignants font face au déni de certaines personnes elles-mêmes contaminées, comme témoigne anonymement cette médecin d’un hôpital situé dans le département du Sud : « Quelqu’un qui faisait ses voyages de chauffeur a été testé positif et quand on lui a annoncé les résultats il a dit que ce n’était pas lui. Personne ne va le forcer à mettre le masque, à l’empêcher de sortir. Donc, c’est difficile, les gens qui ne croient pas et qui deviennent malades ne protègent personne et ça devient très dangereux comme situation. »

Une dangerosité d’autant plus accrue qu’il est impossible à une large majorité d’Haïtiens de se mettre en quarantaine car ils survivent au jour le jour de l’économie informelle.

 

 

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