Dans les jours qui ont précédé le dixième anniversaire du tremblement de terre qui a frappé Haïti le 12 janvier 2010 et tué plus de 200 000 personnes, les envoyés spéciaux de la presse internationale ont afflué vers la première république noire. Deux semaines plus tard, ils sont partis, laissant Haïti abandonnée jusqu’à la prochaine catastrophe.
Mais les catastrophes en cours sont moins visibles. La famine en premier. D’après le Programme Alimentaire Mondial, 3,75 millions d’Haïtiens souffrent « d’insécurité alimentaire sévère ». La solution proposée par les Nations Unies serait d’importer encore plus de nourriture, plongeant ainsi Haïti dans encore plus de dépendance.
[…]
Autre catastrophe à venir : le régime autoritaire. Les Haïtiens qui ont lutté tant d’années pour se libérer de la dictature duvaliériste voient maintenant le président diriger leur pays par décret.
[…]
Jovenel Moïse se retrouve donc seul à diriger les affaires. La police est à ses ordres. Beaucoup de juges sont corrompus. L’opposition est divisée.