Dix ans plus tard, Haïti déguste encore le fumet des milliards promis mais ignore le goût des grands projets annoncés. La reconstruction promise par la communauté internationale reste invisible. Les aidants et les réceptionnistes de l’aide se sont entendus pour détourner le meilleur : l’espoir et les milliards.
Dans un pays ravagé par un séisme, on n’a jamais instauré un ministère du Logement, de la Reconstruction ou de l’Urbanisme. On a repris avec ardeur les mêmes fausses ou mauvaises solutions d’avant la catastrophe. Aujourd’hui, (…) il n’y a ni route pour s’échapper, ni centre hospitaliers de référence pour se faire soigner, ni adduction d’eau potable, ni centrale électrique, ni service des urgences pour les desservir. De ce point de vue, les problèmes des pauvres sont aussi mal adressés que ceux des gens aisés. La décennie perdue est également perdue par tous.