En Haïti, et plus encore dans la capitale Port-au-Prince, chacun a été touché dans sa famille ou à travers des proches. C’est seulement hier, vendredi 10 janvier, que la présidence a évoqué la date dans un communiqué aux médias rappelant que, depuis 2015, le 12 janvier est une journée de « commémoration et de réflexion dédiée aux victimes de la catastrophe ».
Le propos ici consiste à dire qu’au cœur de toutes les tragédies haïtiennes, on retrouve l’incapacité collective en matière de gestion mémorielle. Les marqueurs de la mémoire, tels les monuments commémoratifs, les mémoriaux, les musées, les stèles, les dates historiques, au lieu de contribuer au renforcement de la cohésion sociale, sont tantôt placés en marge – et même en déconnexion – de notre existence quotidienne, tantôt instrumentalisés à des fins de chantage politique circonstanciel.