L’état d’urgence sanitaire est décrété. Des mesures susceptibles de minimiser le risque de propagation du virus Covid-19, sont annoncées. L’ensemble des actions d’accompagnement indispensables à l’applicabilité de cette décision critique n’a, pour le moment, été décliné.

Il est effarant de constater que quelques jours après la publication de l’arrêté présidentiel, les autorités n’ont que très partiellement explicité certaines dispositions concernant le sort réservé à plusieurs millions de personnes, dont les vendeuses ambulantes et d’autres acteurs-trices du secteur informel, qui vivent au jour le jour et à qui il est demandé – c’est normal – de se confiner.

Quel choix le Président et son gouvernement laissent-ils à ces catégories : s’exposer au virus au risque de mourir et de voir leurs familles décimées ou se murer chez elles, dans leurs « kounouk » au sein de quartiers surpeuplés, pour succomber à la faim, aux cotés de leurs enfants et du reste de la maisonnée ?

Faudrait-il recourir aux fonds de pension civile et de l’Office national d’assurance vieillesse pour venir en aide aux travailleurs hommes et femmes, qui vont aller au chômage ? Les 2 lignes budgétaires « Intervention d’urgence du gouvernement » et « Hautes interventions de l’Etat », pourraient-elles servir à assurer des revenus aux millions de personnes vulnérables qui sont contraintes de se confiner chez elles ?

D’autre part, pourquoi ne pas responsabiliser les Collectivités Territoriales dans la gestion de la pandémie du Coronavirus en leur fournissant les ressources nécessaires pour la mise en œuvre des actions de l’Etat ? Le Fonds de Gestion et de développement des Collectivités Territoriales pourrait probablement supporter les couts de certaines dépenses associées aux actions déterminées.

Pourquoi ne pas transformer les hôtels ou d’autres infrastructures construites avec les fonds Petrocaribe en centres pour la mise en quarantaine de personnes suspectées d’être porteuses du virus et dont les cas nécessitent une haute surveillance ou encore des soins speciaux.

Une telle approche placerait les citoyen.e.s au centre des décisions. Elle requiert, évidemment, un sens élevé de l’État et un humanisme certain de la part des dirigeants. Or, durant ces dernières années, aucun signe n’a montré que les populations les plus vulnérables bénéficiaient de l’attention et de l’empathie des autorités.


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