Paru dans Le Nouvelliste

Dans sa chronique, Jean-Michel Bezat revient sur la « rançon » payée par l’ancienne colonie à la France de 1825 au début des années 1950 pour indemniser les propriétaires esclavagistes, l’empêchant d’investir dans l’éducation, la santé et les infrastructures porteuses de développement.

L’enquête du New York Times n’est sans doute pas parvenue jusqu’à Cité Soleil et Martissant, ces bidonvilles de Port-au-Prince écrasés de chaleur et de misère. Mais on se demande si l’infortune des centaines de milliers d’hommes et de femmes qui s’entassent dans ces quartiers de la capitale haïtienne ne plonge pas ses racines dans une histoire remontant au XIXe siècle. Reconstituée par le quotidien américain après un an d’enquête, publiée en anglais, en français et en créole, elle a fait la manchette de son édition européenne du 21-22 mai.

Cette histoire, c’est celle de « la rançon de l’indépendance » – expression utilisée par François Hollande en 2015 – payée par Haïti à la France de 1825 au début des années 1950 pour indemniser les propriétaires esclavagistes ; et l’implication, jusqu’à présent méconnue, du Crédit industriel et commercial (CIC), aujourd’hui filiale du Crédit mutuel. Comme l’Etat, la banque a sciemment privé la première république noire de l’histoire des moyens d’investir dans l’éducation, la santé et les infrastructures porteuses de développement, et de s’insérer ainsi dans l’économie mondiale.

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