Le pays des Caraïbes s’enfonce dans le chaos économique, social et politique. Le carnaval vient d’être annulé sur fond d’affrontements entre policiers et militaires.
Depuis dimanche 23 février, Port-au-Prince, la capitale du pays, ressemble à une ville morte selon plusieurs témoignages. Les trois millions d’habitants que compte la ville au sens large, restent chez eux. Les commerces sont pour la plupart fermés. Des barricades bloquent les routes et l’entrée des commissariats. Et personne ne se hasarde dans le centre-ville. En particulier dans la zone du Champ de Mars, où se sont produits, dimanche 20, les affrontements les plus violents. Ces combats de rue ont opposé, c’est assez peu courant, des policiers aux militaires. Et ils ont fait au moins 2 morts et 10 blessés. En fait, les policiers demandent des hausses de salaire (un jeune policier débutant ne gagne que l’équivalent de 180 € par mois). Et ils protestent contre le refus du gouvernement de les laisser constituer un syndicat. Armés de cocktails Molotov et de pistolets automatiques, ils ont donc défié les forces armées, ils ont même attaqué le quartier général de l’armée, symbole du pouvoir. Les locaux de Radio Caraïbes ont également été détruits.