Les autorités dominicaines effectuent des rapatriements incessants au Plateau Central

Port-au-Prince, 23 février 2006.

Près de mille huit cents (1800) personnes ont été rapatriées en différents points frontaliers du Plateau Central, du 22 janvier au 22 février 2006, soit une moyenne d’environ 60 personnes par jour. Ces données ont été recueillies et communiquées au GARR par les Comités de Droits Humains de Belladère, Casse, Savanette et Lascahobas.

Depuis début février, ces rapatriements s’effectuent sur une base quasi-quotidienne. Ainsi, les comités ont observé et accueilli des rapatriés, hommes, femmes et enfants, les 1er, 3, 4, 5, 12, 13, 15, 17, 20 et 22 février 2006. Certains rapatriés sont originaires de régions fort éloignées du Plateau Central, notamment, de Jérémie, dans la Grande-Anse, des Cayes, dans le département du Sud, ou de Port-de-Paix, dans le Nord-Est. Leurs droits économiques ont été bafoués, car ils/elles sont arrivés-es pour la plupart, les mains vides et ont été empêchés-es de récupérer leurs biens et effets personnels. Ce faisant, les autorités dominicaines ont violé le point D du Protocole d’Accord sur les mécanismes de rapatriement, signé par les administrations Fernandez et Préval, le 2 décembre 1999.

En outre, signalons que les localités de Casse et Savanette où des groupes de personnes ont été rapatriées, sont des points frontaliers non officiels, ce qui constitue une violation du point C du dit Protocole stipulant que les rapatriements éventuels doivent avoir lieu aux quatre points frontaliers suivants : Jimani/Malpasse, Dajabón/Ouanaminthe, Elias Piñas/Belladère et Pedernales/Anses à Pitres.

Ces vagues de rapatriements à la frontière du Plateau Central, interviennent dans un contexte où des dirigeants dominicains du Parti au pouvoir comme de l’opposition ont salué et félicité l’accession à la Présidence, du candidat du Parti Lespwa, René Préval.

Ces rapatriements alternent, également, avec les récentes promesses du président Léonel Fernandez à l’endroit des étudiants-étudiantes haïtiens inscrits dans les universités dominicaines et objets de tracasserie de la part des agents de la migration. (Fin de texte, GARR 23/02/06)