Le GARR appelle à combattre

la violence faite aux femmes à la frontière

 

« L’impartialité de la justice, un pas important pour éradiquer le viol des femmes et des adolescentes », c’est autour de ce thème que le GARR a commémoré en collaboration avec le RFJS, le 25 novembre 2014, à la frontière de Belladère/Elias Piña, la Journée Internationale pour l’Elimination de la violence faite aux femmes. Plusieurs activités ont été réalisées pour marquer cette date importante dans l’histoire de la lutte féminine. Au nombre de ces activités réalisées figuraient une journée de réflexion et la signature d’un accord de collaboration entre des organisations féminines et celles de droits humains haïtiano-dominicaines. Cet accord permettra d’établir une stratégie binationale pour combattre la violence faite aux femmes et promouvoir une communauté de non violence à la frontière.

Au portail frontalier de Belladère/ Elias Piña, les représentantes d’organisations féminines qui provenaient des deux côtés de la frontière se sont montrées très confiantes dans la lutte contre la violence faite aux femmes et adolescentes. Elles étaient plusieurs dizaines à dénoncer à travers des chansons préparées en la circonstance les actes de violences commis sur les femmes et adolescentes.

«La lutte des femmes doit se poursuivre pour éradiquer la violence dont elles sont souvent victimes en raison de leur sexe. », a martelé Roslyn Cruz, représentante de l’organisation dominicaine Colectiva Mujer y Salud.

La militante dominicaine de droits humains qui a rappelé que la majorité des Etats ont admis que la violence faite aux femmes constitue une violation des droits humains, a plaidé pour un partenariat transfrontalier en vue de combattre ce fléau.

Intervenant en la circonstance, le Coordonnateur zonal dominicain d’Elias Piña du Réseau Frontalier Jeannot Succès (RFJS), Epifanio Nova, s’est dit réjoui de la façon dont les organisations féminines haïtiennes et dominicaines se mobilisent pour combattre la violence faite aux femmes et adolescentes à la frontière.

« Choisissant la frontière haïtiano-dominicaine pour commémorer cette date importante dans la lutte des femmes symbolise que vous avez la volonté de faire éradiquer ce fléau qu’est le viol. Le RFJS continuera d’apporter son appui aux organisations de femmes qui travaillent sur cette thématique pour la réussite de la lutte.», a-t-il indiqué.

Faisant l’historicité de cette journée et analysant les instruments juridiques nationaux et internationaux auxquels les femmes peuvent avoir recours en cas de violences, Anghie Lee Petit Gardy a invité les femmes à porter plainte quand elles sont victimes de violence.

La chargée de promotion des droits humains et officière de projet d’Amélioration des conditions de vie des femmes à la frontière de Belladère a fustigé le comportement des autorités judiciaires de ladite commune qui, selon elle, ont préféré favoriser les agresseurs au détriment des femmes vicitmes.

«Dans la majorité des cas que le GARR a recensé dans les communes de Belladère, Thomassique et Lascahobas, les juges de paix préfèrent traiter les dossiers en toute partialité où ils encouragent les coupables à monnayer la famille des victimes de viol pour clore le dossier. Et cela, sans le consentement de la personne qui subit l’acte tandis que les agresseurs courent les rues au vu et au su de tous dans la communauté», a-t-elle dénoncé.

La représentante du GARR de Belladère a exhorté les organisations féminines à mieux s’organiser en vue de combattre la violence sous toutes ses formes à la frontière.

Soulignons que plusieurs membres des Comités de Droits Humains attachés au Réseau Frontalier Jeannot Succès d’Haïti notamment ceux de Belladère, Baptiste, et de San Pedre ( Bas Plateau Central) avaient aussi participé à cette journée.

Un accord de collaboration entre diverses organisations féminines et celles qui œuvrent au respect des droits humains à la frontière dont le GARR et le RFJS a été signé. Cet accord a été suivi d’une séance de réflexion à Belladère pour sensibiliser les femmes à combattre la violence.

Voir l’article sur le site du GARR