Plus de 3000 ressortissants haïtiens rapatriés

de la République Dominicaine pendant le mois de mars 2006


Les autorités de la migration dominicaine ont rapatrié plus de 3000 haïtiens durant le mois de mars 2006. Ces rapatriements ont été effectués à Anse-à-Pitre, dans le département du Sud-Est, à Belladère et à Lascahobas dans le Centre, et à Malpasse, dans l’Ouest.

Dans la plupart des cas, ces personnes venaient tout juste d’arriver sur le territoire dominicain. Elles ont été rapatriées après que des passeurs les eurent abandonnées dans les bois au cours du voyage.

A Anse-à-Pitres, dans la nuit 29 au 30 mars 2006, le Comité de Droits Humains a accueilli 400 rapatriés. Selon les déclarations de ces derniers, 1000 personnes faisaient partie de leur groupe. Ils déclarent avoir été abandonnés par des passeurs dans la localité de « Polo » dans les montagnes du Bahoruco, en République Dominicaine, après 4 jours de marche. Informées de la situation, les autorités de la migration dominicaine sont arrivées sur place et les ont rapatriés. Ces ressortissants haïtiens sont pour la plupart originaires de Léogane et de la région du Sud-est.

Selon des informations recueillies par le GARR, 57 Haïtiens, dont 2 mineurs, se trouvent encore à «Polo». Ils ont été largués dans la zone par des buscones(des trafiquants), le 28 mars écoulé.

A Belladère, 1726 personnes ont été rapatriées de la République Dominicaine pendant le mois de mars. Parmi ces personnes, 70 étaient des femmes, dont une se trouvait enceinte et 15 enfants. Les comités des Droits Humains de Lascahobas et de Belladère ont assisté 1545 de ces migrants haïtiens en difficulté.

A Casse, dans la localité de Lahoye, dans le centre, ils étaient 1500 à être rapatriés de la République Dominicaine au cours du mois de mars. 125 d’entre eux étaient des femmes, 250, des adolescents (es).

Le 29 mars 2006, le Comité de Fonds-Parisien a informé le GARR du cas de 37 personnes dont 2 femmes, rapatriées à la frontière de Malpasse. Selon les informations fournies par ces personnes, plusieurs ressortissants haïtiens auraient fui la zone de Duverger, suite à l’assassinat de trois compatriotes par des individus considérés comme des dominicains.

Parallèlement, des groupes de candidats à l’émigration emmenés par des buscones continuent d’arriver quotidiennement dans les zones avoisinant la frontière haitiano-dominicaine, selon les rapports fournis au GARR par les Comités de Droits Humains, membres du Réseau Binational Jeannot Succès(RBJS).