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Le marché frontalier de Dajabón nécessite une meilleure gestion révèle une étude de Solidaridad Fronteriza



Note de presse, 9 juillet 2007

Le commerce binational entre la République Dominicaine et Haïti se réalise dans l’inégalité totale et en dehors de toutes normes, selon une étude réalisée par Solidaridad Fronteriza, une institution du Service Jésuite aux Réfugiés et aux Migrants (SJRM) basée à Dajabòn (Nord-Est).

«C’est un échange inégal, vu que les Haïtiens apportent des produits rentrés pour la plupart dans leur pays sans impôt ou à faible taxation, tandis qu’ils achètent des Dominicains, des marchandises et produits agricoles à un coût élevé», explique Juan del Rosario Santana, coordonnateur de l’enquête.

Les résultats de l’étude révèlent que 2765 Haïtiens et Haïtiennes figurent parmi les principaux vendeurs/vendeuses de ce marché. Qu’ils soient vendeuses/vendeurs fixes et ambulants ou acheteurs, ils sont l’objet de toutes sortes d’abus et sont obligés-es de vendre leurs produits à des prix dérisoires.

Selon l’étude, la femme haïtienne joue un rôle prépondérant en ce qui a trait à l’achat et la vente de marchandises essentielles à la survie familiale, tandis que les hommes dominicains sont ceux qui contrôlent les secteurs de plus grande rentabilité, avec la spécificité qu’ils proviennent d’autres endroits du pays.

Le marché binational se réalise tous les lundi et vendredi de chaque semaine et approvisionne d’autres commerces de détail, tant du côté haïtien que dominicain.

L’espace physique, les installations sanitaires, le niveau de salubrité du marché sont autant d’éléments considérés dans l’étude qui a révélé que le marché fonctionne de manière chaotique, en l’absence de normes, de registres et sans assignation d’espace.

L’exposition des produits de manière désorganisée favorise l’extorsion et la maltraitance des vendeurs/vendeuses par les autorités civiles et militaires, signale l’auteur.

Les fonds collectés mensuellement par la Mairie de Dajabon, à partir du marché, s’élèvent à 440 milles pesos. En dépit de cette bonne rentrée pour la République Dominicaine, il n’existe pas dans la zone d’espaces adéquats pour stocker les marchandises. De ce fait, les commerçants sont fréquemment victimes de vol et d’attaques ce qui augmente la sensation d’insécurité pour des milliers de personnes qui effectuent leurs achats et ventes chaque semaine dans le marché.

Malgré tout, révèle l’étude, les relations établies au marché binational, entre Dominicains et Haïtiens, sont harmonieuses, nonobstant quelques disputes pour l’utilisation de l’espace, la vente et le transport de marchandises ou encore pour la clientèle.

La nécessité de réglementer le fonctionnement du marché en terme d’amélioration des conditions sanitaires, de sa relocalisation, de sa conversion en un réel marché binational s’impose. L’étude prône également une réorganisation de l’espace, l’amélioration des conditions de sécurité, de contrôle de la circulation des véhicules et du traitement attribué aux Haïtiens par les autorités militaires qui contrôlent la traversée de la frontière.

(Extrait d’un article de Solidaridad Fronteriza, daté du 28 juin 2007)

Lisane André
Responsable
Section Communication et Plaidoyer

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