Paru dans Le Nouvelliste

Ce vendredi 8 avril, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a communiqué sur son site Internet l’évolution des prix des produits alimentaires au cours du mois de mars. « Les prix mondiaux des produits alimentaires ont bondi en mars et ont atteint leur plus haut niveau jamais enregistré, car la guerre dans la région de la mer Noire provoque des chocs dans les marchés de céréales de base et des huiles végétales », a- t-elle indiqué. L’indice FAO des prix des produits alimentaires a enregistré une hausse de 12,6%. En mars, l’Indice FAO des prix des céréales a connu une hausse de 17,1% par rapport à février. Les prix du blé et du maïs ont grimpé respectivement de 19,7% et 19,1%.  Quant aux indices FAO des huiles végétales et du sucre, ils ont augmenté respectivement de 23,2% et 6,7%.   

Pour avoir négligé l’agriculture, Haïti risque de subir les chocs brutaux de l’escalade des prix des produits alimentaires sur le marché international. Quoiqu’un pays à vocation agricole, Haïti ne produit que 40% à 45% de la nourriture consommée par ses habitants. Pour combler le vide, le pays importe beaucoup de produits alimentaires, même ceux que les paysans agriculteurs s’efforcent de produire.  En avril 2008, Haïti subissait l’impact de la hausse des prix des aliments sur le marché international et cela provoquait une émeute de la faim dans le pays. L’économiste Enomy Germain, que ce soit sur sa page Youtube ou à l’émission « Sa kap kwit», sur Télé 20, évoque ce sujet et attire l’attention sur le risque d’une émeute de la faim en 2022.

Dans une vidéo de moins de cinq minutes, l’économiste compare les chiffres des indices des prix en 2008 à ceux de 2022. « En 2008, l’inflation était de 16,3% contre 24% en 2022. En 2008, le prix du riz avait augmenté de 10,5% contre 37,3% cette année. Les prix de l’huile végétale, du pois sec et de la banane avaient bondi respectivement de 16,6%, 7,6% et 12% en 2008 contre des hausses respectives cette année de 54,3%, 24,3% et 30,9%. « La situation économique est beaucoup plus difficile en 2022 qu’en 2008. Il était question en 2008, de « grangou klowòks » comme l’on disait dans la langue vernaculaire, cette année, il faut parler de « grangou asid batri » puisque sur le plan économique, la situation est encore pire », a soutenu l’économiste Énomy Germain.   

Quelles sont les réponses apportées par le gouvernement actuel ? Jusqu’à date pas grand-chose, sinon l’annonce d’une enveloppe de trois milliards de gourdes pour financer des programmes sociaux. De l’avis de plus d’un, ce montant est loin d’être suffisant pour faire face aux défis actuels.  En outre, comment cibler les personnes les plus vulnérables, particulièrement les 1,3 million d’Haïtiens qui se trouvent dans une situation d’urgence alimentaire ? La gestion de ces programmes sera confiée à quelle institution ? Comment éviter que ces programmes sociaux soient des activités de vaste corruption ?

Lire l’intégralité de l’article.