Haïti : en l’absence de Parlement, le président installe un nouveau premier ministre
Paru dans Le Monde le 17 janvier 2015
Le président Michel Martelly (à gauche) a procédé le 16 janvier à l’installation du nouveau premier ministre haïtien Evans Paul, un opposant politique choisi après la démission en décembre du premier ministre Laurent Lamothe. | AFP/HECTOR RETAMAL
La sortie de crise politique semble encore loin à Haïti. Le président Michel Martelly a procédé vendredi 16 janvier à l’installation d’un nouveau premier ministre, Evans Paul, un opposant politique choisi après la démission en décembre du premier ministre Laurent Lamothe.
M. Paul a pris ses fonctions lors d’une cérémonie au siège du gouvernement en présence des membres du gouvernement démissionnaire et des diplomates accrédités en Haïti. Il n’a toutefois pas eu l’approbation constitutionnelle du Parlement dont le mandat a pris fin le 12 janvier dernier.
L’impossibilité d’organiser des élections en Haïti au cours des trois dernières années a conduit à la carence du parlement, 99 députés et 20 sénateurs, laissant au président la possibilité de diriger seul par décrets.
PROMESSE D’UN GOUVERNEMENT DANS LES 48 HEURES
M. Martelly, qui a assumé la responsabilité de la crise politique actuelle, a affirmé qu’il consulterait les 10 sénateurs encore en poste avant toute décision importante. Toutefois, des partis de l’opposition continuent d’exiger sa démission.
Vendredi, des milliers de personnes ont manifesté dans les rues de la capitale Port-au-Prince avant d’être dispersées par la police nationale. Lançant un appel à l’unité, M. Martelly a annoncé la formation d’un gouvernement de consensus dans les prochaines 48 heures. Il a déclaré : « Aucune nation n’a réussi le pari du développement sans l’unité autour d’un Etat fort et serviteur »
Pour sa part, le nouveau premier ministre Evans Paul a assuré que des figures importantes de l’opposition feraient partie du nouveau cabinet ministériel. M. Paul a encore indiqué que sa mission principale serait de « préparer les conditions » pour la tenue d’élections démocratiques et inclusives en 2015.
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