Paru dans Ouest France

« La recrudescence de l’insécurité et l’impunité sont dénoncées depuis plusieurs mois par des citoyens et des ONG. »

Depuis que j’ai séjourné en Haïti, il y a maintenant une trentaine d’années, j’ai perdu l’habitude de me plaindre, et comme beaucoup de gens qui ont eu la chance de connaître ce pays, j’ai celui-ci dans « le corps, les os, le sang, la peau et les mains », ainsi que l’a décrit si poétiquement le grand écrivain haïtien Jacques Roumain.

Il se trouve que de là-bas, j’ai aussi ramené mon mari, et que donc mon destin est doublement lié à ce pays, tandis que du sang haïtien coule dans les veines de mes enfants, du sang gorgé de toute sa rage de vivre et sa capacité de résistance, mais aussi empreint de son passé chargé de larmes et de cris, de révolte et de désespoir.

Aujourd’hui, c’est de ce pays que je veux vous parler, et de son peuple qui souffre depuis tant et tant d’années. Je veux parler au nom de mes amis écrivains, artistes, intellectuels engagés, mais aussi de tout le petit peuple qui survit jour après jour, et de ceux qui font de grandes actions sans jamais se mettre en avant pour soulager la misère des leurs.

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