Paru dans Mediapart

La crise politique actuelle en Haïti est marquée par deux problèmes majeurs : d’un côté, la prolifération des gangs armés se donnant en spectacle dans les rues sous l’œil protecteur de la police nationale, et de l’autre l’incontournable procès – mais empêché pour le moment – de la dilapidation du très connu fonds Petrocaribe.

La crise politique actuelle en Haïti est marquée par deux problèmes majeurs qui ressemblent à deux boulets que traine le président de la république : d’un côté, la prolifération des gangs armés se donnant en spectacle dans les rues sous l’œil protecteur de la police nationale, et de l’autre l’incontournable procès – mais empêché pour le moment – de la dilapidation du très connu ad nauseam du fonds Petrocaribe (environ 4 milliards de dollars US). Tout le pays, tous secteurs confondus, est secoué et retourné par cette crise, pendant qu’une grande partie de la communauté internationale ne propose comme solution que le dialogue. « Dialogue inclusif », déclare  L’OEA le 20 juin dernier (rapporté dans le réseau  Haïti libre.com/article-28031), en détournant son regard de ces problèmes ; l’ambassadrice américaine, elle, chante le dialogue pour la préservation du bien commun ( voir son discours le 4 juillet 2019) ; la représentante du BINU ( Bureau intégré de l’ONU) voit la promotion du dialogue pour la réforme de la Constitution, panacée pour affronter tous les défis auxquels le pays est confronté ( Le Nouvelliste, 15 et 16 juin 2020).

Tout se passe comme si l’ensemble des citoyens haïtiens pouvait être  assimilé à des élèves confinés dans une salle de classe devant des maitres d’école que sont les  représentants de la communauté internationale. Maitres d’école en démocratie qui dictent aux élèves récalcitrants leur devoir d’aller aux élections pour accéder au pouvoir. Comment donc des élections peuvent-elles se réaliser ou comment une campagne électorale est-elle possible dans une situation qualifiée par  la représentante du BINU (du Bureau intégré de l’ONU)  « d’insécurité grimpante et d’impunité manifeste » ? ( voir Le quotidien Nouvelliste 15 et 16 juin 2020). Rappelons brièvement les traits saillants de cette insécurité, les enjeux pour le pays et le dilemme de la communauté internationale face à cette prolifération de gangs armés devenus les vrais arbitres des élections.

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