Le Premier ministre haïtien Jean-Michel Lapin a annoncé un durcissement des contrôles policiers pour répondre à l’inquiétude de la population qui subit, depuis plusieurs semaines, une recrudescence des enlèvements contre rançon dans la capitale Port-au-Prince.
"J’ai entendu le cri de la population à travers la presse : j’entends la demande pour une présence renforcée de la police", a assuré le chef du gouvernement, démissionnaire depuis mars 2019 mais qui occupe de facto ce poste en raison d’une crise institutionnelle. En proie à une profonde instabilité politique depuis plus d’un an, minée par la pauvreté extrême, Haïti enregistre ces dernières semaines une hausse alarmante des enlèvements.
Lors du dernier décompte établi mi-janvier, une quinzaine de cas avaient déjà été officiellement recensés par la police nationale qui reconnaissait que des crimes similaires se produisaient sans qu’ils ne soient connus des forces de l’ordre. Mercredi matin, cinq jeunes choristes d’une église ont été libérés contre le paiement d’une rançon. Lundi soir, une première tentative pour obtenir leur libération avait échoué, se soldant par l’assassinat du citoyen chargé de la négociation avec les ravisseurs, selon les informations rapportés par les médias locaux.