Selon le Groupe d’appui aux rapatriés et aux réfugiés (GARR), plusieurs dizaines de migrants haïtiens arrivent tous les jours à la frontière en provenance de la République dominicaine en raison de la suspension des activités économiques et du confinement général. Le manque de contrôle du côté haïtien, notamment dans les points de passage officiels ou non officiels favorise l’entrée sur notre territoire de quelques personnes malades et ayant des symptômes bénins.
Du 1er au 5 avril, à Belladère, le GARR a relevé 1 121 retournés spontanés de la République dominicaine. De son côté, du 1er au 4 avril 2020, le GARR a fait le décompte de 151 retournés spontanés. Il s’agit en effet de travailleurs agricoles, d’ouvriers de la construction et de commerçants qui arrivent en grand nombre chaque jour à la frontière. Ces derniers étaient contraints de rester chez eux à cause des mesures de confinement prises par les autorités dominicaines pour freiner la propagation de la maladie. « Ces personnes qui vivent majoritairement du secteur informel font face à d’énormes difficultés pour nourrir leurs familles pendant plusieurs jours entre les quatre murs. C’est pourquoi les gens quittent la République dominicaine par dizaines et/ou par centaines dans les points officiels et non officiels », a déclaré Geralda Sainville, responsable de communication et plaidoyer au GARR.
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Les habitants des communautés frontalières, précise le GARR, n’ont pas hésité à exprimer leurs inquiétudes face à ces vagues de retour en provenance du territoire dominicain, surtout par rapport aux manquements sanitaires et le manque de vigilance du gouvernement haïtien pour éviter la propagation de la maladie sur le territoire. « Nous avons observé que des efforts ont été consentis par les autorités haïtiennes pour prendre la température des gens qui arrivent à la frontière, surtout dans des points officiels. Un centre a été aménagé à Ouanaminthe pour mettre en quarantaine les personnes qui présentent les symptômes du virus. Toutefois, le défi est toujours de taille dans les points non officiels où même un poste de lavage de mains et de prise de température n’est toujours pas effectif », a ajouté Geralda Sainville.