A l’aéroport où nous nous rendons quotidiennement pour des « directs » et la transmission de nos images, c’est un tout autre spectacle. La tour de contrôle détruite, c’est l’armée américaine qui a pris en main l’autorité sur le trafic aérien. Si les premiers avions à se poser ont pu amener le surlendemain du séisme des dizaines de journalistes et leurs équipements, il n’en est pas de même des secours, même de première urgence.
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Encore assommée, Haïti voit brusquement un nuage de milliers d’ONG s’installer dans le sillage de son infortune. Avec soulagement, pour les plus utiles, avec perplexité ou agacement pour beaucoup d’autres. Au fil des semaines, la méfiance se muera souvent en hostilité, qu’aggrave une épidémie de choléra importée par le contingent des Nations-Unies. Le processus d’aide à la catastrophe haïtienne reste, dix ans plus tard, un sujet de controverse.