Tous les chiffres – de la mortalité maternelle à la gestion de la transition épidémiologique, en passant par la récurrence des maladies infectieuses – prouvent déjà qu’Haïti faisait face à une crise sanitaire. Le Covid-19 commence à exacerber les maux encapsulés que nous peinions jusqu’ici à anelgésier. Cet aspect est un secret de polichinelle. Ce que nous ne savons pas, c’est que si certains pays ont dû attendre l’aggravation de la situation sanitaire avec des centaines de cas en soins intensifs pour faire le choix le plus pénible de la médecine, à savoir décider qui doit vivre ou qui doit mourrir, le Covid-19 et les choix qu’il impose bousculent le pays dans une situation où certains en meurent en attendant l’aplanissement de la courbe épidémiologique.
Des hôpitaux publics sont en grève et certains hôpitaux privés ont dû fermer leurs cliniques externes. Conséquences: pour chaque patient qui ne peut plus se rendre en clinique externe pour un malaise et une raideur de la nuque, c’est un cas d’ACV que nous risquons d’avoir s’il s’agit d’une hypertension artérielle mal contrôlée.
Le Covid-19 n’est pas une vue de l’esprit, certains le paient déjà de leur vie. Certains choix s’imposent à tous les pays, d’autres au contraire sont imposables uniquement aux pays qui sont dans les starting blocks dans le marathon de la modernisation des systèmes de santé.