Les cas de Covid-19 explosent. Loin de s’établir, des infrastructures de prise en charge sont attaquées. Alors qu’Haïti s’apprête à vivre des semaines difficiles, le numéro deux du Bureau intégré des Nations unies en Haïti (BiNUH) fait le point sur la parfaite tempête sanitaire qui s’en vient et la série de « tsunamis » redoutés à cause du risque d’aggravation de l’insécurité alimentaire qui touchait déjà 4,1 millions d’Haïti. Pour le moment, on ne se bouscule pas pour répondre à l’appel à l’aide humanitaire de 100 millions de dollars lancé par l’ONU en faveur du pays dont plus de la moitié des habitants vit en-dessous du seuil de la pauvreté.

Bruno Lemarquis, numéro 2 du BINUH et coordonnateur des agences des Nations unies en Haïti, ne fait pas dans la langue de bois. Dans une interview accordée au Nouvelliste, lundi 18 mai, il dit craindre une « tempête parfaite » et « une série de tsunami ». Ses pronostics, revendique-t-il, tendraient à se confirmer avec l’explosion des cas de contaminations à la Covid-19 sur fond d’aggravation de l’insécurité alimentaire touchant déjà 4,1 millions sur 11 millions.

« Depuis une semaine, ce que nous savions arrive avec l’explosion des cas », rappelle-t-il, soulignant « qu’il n’y a pas eu beaucoup de tests ». « Nous pouvons extrapoler et indiquer qu’il y a plus de cas. Je ne sais pas quand on atteindra le pic », soutient Bruno Lemarquis qui, au passage, confirme que l’OPS/OMS a fourni 9 000 tests et est prêt à en fournir d’autres, au besoin, sur requête du MSPP. La mise en place de la réponse sanitaire avec l’explosion des cas est la priorité de tous les acteurs, indique-t-il.

Si "beaucoup reste à faire" à la frontière où ont traversé plus de 26 000 Haïtiens en provenance de la République dominicaine dont l’économie tourne au ralenti à cause de la Covid-19, l’autre « priorité » concerne l’identification et la préparation des sites de prise en charge des malades, fait savoir Bruno Lemarquis.

 

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