Le Collectif Haïti de France signataire de la pétition du collectif des historiens contre l’article 4 de la loi du 23 février 2005 :

La loi du 23 février 2005 « portant reconnaissance de la Nation et contribution nationale en faveur des Français rapatriés » mentionne dans son article 4 : « Les programmes scolaires reconnaissent en particulier le rôle positif de la présence française outre-mer, notamment en Afrique du Nord, et accordent à l’histoire et aux sacrifices des combattants de l’armée française issus de ces territoires la place éminente à laquelle ils ont droit… »

Au Collectif Haïti de France, nous nous associons au collectif des historiens demandant l’abrogation de cette loi car, comme eux, nous jugeons que celle-ci :
– impose une histoire officielle, contraire à la neutralité scolaire et au respect de la liberté de pensée qui sont au cœur de la laïcité.
en ne retenant que le « rôle positif » de la colonisation, impose un mensonge officiel sur des crimes, sur des massacres allant parfois jusqu’au génocide, sur l’esclavage, sur le racisme hérité de ce passé.
– légalise un communautarisme nationaliste suscitant en réaction le communautarisme de groupes ainsi interdits de tout passé.

En ce qui a trait au contexte particulier d’Haïti, nous pensons que cette loi est préjudiciable et qu’elle se met en porte-à-faux par rapport à la loi Taubira de 2001 énonçant que la Traite Négrière et l’Esclavage constituent un crime contre l’Humanité et prévoyant notamment que cette Histoire y trouve la place qu’elle mérite dans les manuels scolaires.

Les français méconnaissent très largement l’histoire coloniale de leur pays, à commencer par celle d’Haïti, premier pays des colonies françaises à conquérir son indépendance. Sortir de cette amnésie nous paraît, au Collectif Haïti de France, un enjeu de taille dans le débat actuel et cette loi ne va pas pour nous dans le bon sens.

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