Communiqué de Presse
Ligue des Droits de l’Homme
Le 5 août dernier, en Guyane, un ressortissant Haïtien, monsieur F. D arrivé en 2002, subissait un contrôle d’identité inopiné et était emmené immédiatement au centre de rétention administratif pour être renvoyé le lendemain en Haïti ;
Il n’avait pas revu sa famille.
Apprenant la nouvelle de son expulsion, sa femme, sous le coup du choc émotionnel, décédait peu après en laissant 6 enfants mineurs dans des conditions difficiles.
C’est au tour de la Préfecture de la Guadeloupe de s’illustrer dans cette pratique imaginée par l’attelage SARKOZY-HORTEFEUX .
En effet, avec une précipitation que rien ne justifie, la gendarmerie à Sainte Rose a procédé à l’arrestation sans ménagement d’un autre frère haïtien avec son enfant âgé de 5 ans dans la matinée du lundi 1er septembre ; emmené au centre de rétention, ils étaient expulsés et mis dans l’avion de 17 heures vers Haïti dont les conditions de vie se sont aggravées par les deux cyclones qui, en l’espace de 15 jours, ont frappé cruellement ce pays et tuant officiellement plus de cent personnes
Peut-on rester de glace devant ces agissements des autorités qui créent des situations inhumaines, dramatiques à plus d’un titre, et qui ne semblent pas s’émouvoir, le moins du monde de la détresse humaine ?
L’application des lois, justifie-t-elle la négation de la dignité humaine. ?
La politique aveugle d’expulsion mise en oeuvre par la Préfecture, basée sur un détournement procédural qui consiste en l’utilisation des réquisitions de contrôle d’identité par le Procureur, pour basculer sans poursuites pénales, sur des procédures d’expulsion, en l’absence d’infractions recherchées et constatées, porte INCONTESTABLEMENT atteinte à la liberté individuelle et aux droits de l’homme.
En effet, l’expulsion de monsieur D par les autorités, sans que celles-ci se soient demandées si les conditions déplorables actuelles que connaît Haïti, ravagé par trois cyclones, ne soumettaient par cette personne et son enfant de 5 ans à des traitements inhumains et dégradants d’une part et si, d’autre part, elles ne les plaçaient pas dans une situation d’insécurité caractérisée.
Pour sa part, la L.D.H partage l’émotion énorme qui s’est emparée des guadeloupéens à l’annonce de cette décision inique.
Elle condamne avec la plus grande fermeté, le détournement de procédure par la Préfecture pour assurer l’efficacité de sa politique d’expulsion dirigée principalement à l’encontre des seuls haïtiens ;
Demande officiellement au Préfet d’envisager une pause dans la mise en oeuvre de ces expulsions.
Sollicite en urgence de Monsieur le Préfet, une audience pour lui communiquer les informations qu’elle possède sur les traitements réservés aux plus faibles d’entre nous par les fonctionnaires préfectoraux.
Ligue des Droits de l’Homme
Section Guadeloupe
Président, Maître Fred HERMANTIN(0590 83 44 07)
Vice Président, Maître Hubert JABOT(0690 56 26 15)
Samedi 30 août 2008, par Sud Education Guyane <http://sudeducationguyane.apinc.org/spip.php?auteur1>
Le Réseau Education Sans Frontières en Guyane tient à vous tenir au courant de la tragédie familiale vécue par six enfants scolarisés à Cayenne en cette heure de rentrée scolaire.
Le 5 août François D., Haïtien arrivé en Guyane en 2002, subit un contrôle d’identité. Il est immédiatement emmené au centre de rétention administrative, sans avoir revu sa famille. Sa femme tente de lui faire parvenir sa demande de titre de séjour (sans réelle valeur faute d’un récépissé), mais il est déjà parti par le premier avion. Il décolle sans même son passeport. Le lendemain, son épouse tombe malade. Hospitalisée le 13 août, la jeune femme décède le 17. Leurs six enfants âgés de 8 mois à 14 ans, sont recueillis par leur tante maternelle et son époux, parents de 4 enfants. Au traumatisme du départ de leur père et de la mort de leur mère s’ajoutent les conditions difficiles d’une vie à douze dans un F4. La famille réclame aujourd’hui le retour du père afin qu’il puisse s’occuper de ses enfants !!!
Selon la préfecture, le destin de ces six enfants est à présent entre les mains du juge des affaires familiales, mais d’après les information de France Guyane, un retour paraît plus qu’incertain ! Nous ne pouvons rester de glace devant cette situation dramatique ! Le respect des lois peut-il aller contre celui de la personne humaine ? Si M. Domingue n’obtient pas la possibilité de rejoindre ses enfants, qui portera la responsabilité de cet acte inique ? La seule préfecture ou bien l’ensemble de la société civile ?