Les moyens d’existence continuent de se détériorer en Haïti, en raison principalement de l’augmentation des prix et de la distribution géographique et irrégulière des précipitations.

Le pouvoir d’achat des plus pauvres continue à diminuer…

Situation de la sécurité alimentaire :

Les moyens d’existence en Haïti continuent de se détériorer, en raison principalement de l’augmentation des prix et de la distribution géographique et irrégulière des précipitations.

Le pouvoir d’achat des plus pauvres continue à diminuer et certains ménages ont toujours recours à des stratégies d’adaptation négatives afin de se procurer de la nourriture (consommation des stocks de semence qui devaient être gardés pour la campagne agricole d’été, achat de nourriture à crédit, réduction des dépenses de santé, etc…) tandis que d’autres ont des difficultés à engager des dépenses non alimentaires.

La plupart des régions du pays sont donc en stress, d’autres sont en Crise, qui, si la situation se maintient, va probablement se traduire par une pauvreté chronique.

Situation de la main d’œuvre :

Depuis juin, les activités agricoles dans certaines zones sont dominées par des opérations de préparation du sol et de semis pour la campagne d’été, bien que ralentie du fait des pertes subies lors de la campagne de printemps.

La main-d’oeuvre est disponible, mais son coût est relativement élevé par rapport à la capacité des agriculteurs. À la Gonâve, par exemple, la main-d’œuvre agricole est très rare, orientée principalement vers le secteur de la pêche, le transport (taxi-moto) et la migration.

Ailleurs, de nombreux ménages ont également accès à des sources de revenus alternatives, dont la migration urbaine ou vers la République Dominicaine, les transferts venant de proches résidant à l’étranger, etc. Cependant, un certain nombre de ménages ont un accès plus limité à ces sources de revenus.

Perspectives d’ici à Janvier 2020 :

Entre août et septembre 2019 : La faible performance de la campagne de printemps a impacté négativement la saison agricole d’été. La disponibilité des produits locaux ne devrait donc s’améliorer que partiellement, et l’accès alimentaire devrait rester réduit du fait des prix alimentaires élevés. Les ménages les plus pauvres continueront d’avoir recours à des stratégies d’adaptation négatives, et certaines régions du pays resteront donc en Crise  ou en stress. Néanmoins, un nombre réduit de zones se trouvera encore en phase Minimale.

Entre octobre 2019 et janvier 2020 :

La deuxième période du scénario (octobre-janvier), coïncide, d’une part, avec les récoltes d’été/automne et, d’autre part, avec le lancement de la campagne d’hiver dans les plaines et les montagnes humides. La consommation alimentaire devrait rester stable, voire s’améliorer dans certaines zones, en partie du fait des récoltes mais aussi de l’augmentation saisonnière des revenus agricoles. La disponibilité de certains produits locaux induirait une baisse relative des prix des produits alimentaires et l’augmentation des flux de transferts de migrants haïtiens envers leurs proches faciliterait une plus grande circulation des devises stabilisant légèrement le taux de change gourde/dollar us. Le recours aux stratégies négatives pourrait donc diminuer, ce qui amènerait certaines zones précédemment en Crise  vers une situation de Stress, mais ceci resterait limité à certaines zones.