Le collectif PACA pour la Mémoire de l'Esclavage organise une table ronde consacrée aux généraux Toussaint Louverture et Dumas,
le samedi 26 octobre à 17h,
Cité des Associations de Marseille - 93, la Canebière
Intervenants:
- Jonas Jolivert : Président de l'association Franco-Haïtienne d'Echanges et de Solidarité
- Gérard Bissainthe : Ancien recteur de l'Université d'Etat d'Haïti, ancien ministre de la culture d'Haïti
Modérateur:
- Jean-Marc Masseaut : Vice-président de l'association des Anneaux de la Mémoire
Présentation de l'événement :
L’histoire française n’a pas été écrite seulement par les gens de l’hexagone ni sur le seul territoire de l’hexagone. Il y eut aussi ceux des Amériques, les pionniers de la créolité atlantique, qui ont apporté leurs idéaux, leurs talents et leurs ambitions.
Toussaint Louverture, né esclave selon les lois françaises de l’époque, au Nord de St Domingue au milieu du XVIII° siècle, fut l’un de ceux-là. Il fut affranchi après l’adolescence et devint prospère avec l’acquisition d’une plantation de café exploitée par une dizaine d’esclaves selon les mœurs de l’époque.
La tourmente révolutionnaire de la fin du siècle des Lumières qui fut aussi esclavagiste, révéla ses talents de combattant promu Général de Brigade de l’armée républicaine française à St Domingue et de dirigeant politique qui mena le combat des Haïtiens pour l’indépendance et pour l’abolition de l’esclavage. Ce fut un bouleversement considérable dans l’histoire française du XVIII° siècle.
Le Général Alexandre Dumas, père de l’auteur du roman « le Comte de Monte Cristo », naquit lui aussi esclave, au Sud de St Domingue 20 ans après Toussaint Louverture. Son père était un aristocrate français et sa mère d’origine africaine était née ou fut déportée à St Domingue. Il reçut une éducation aristocratique en France par son père et embrassa la carrière militaire. Il fut un glorieux combattant des armées Royales puis de la République jusqu’à devenir Général de Division.
Il fut de tous les combats sauf celui de la terreur révolutionnaire contre les populations vendéennes. Son humanisme lui couta cher mais sa créolité lui couta encore plus cher. Son frère d’armes Bonaparte l’évinça de l’armée de la République lorsque celle-ci entreprit de reprendre possession de Saint Domingue devenue Haïti. Il fut au cœur de la révolution française et de tous
ses paradoxes.
Ce sont ces destins certainement romanesques mais aussi éminemment politiques qui seront évoqués à l’occasion de la table ronde organisée par le Collectif PACA pour la Mémoire de l'Esclavage.