Afin de contrer les risques de traite et les dérives des orphelinats qui se sont multipliés après le séisme de 2010, Haïti mène une large réforme de sa protection des enfants, en privilégiant notamment leur placement en familles d’accueil.

Le nombre d’établissements hébergeant des enfants avait plus que doublé au cours des mois suivant la catastrophe, un boom aussi rapide qu’illégal.

C’est dans ce pays qu’un couple de français venus adopter a perdu la vie il y a près de deux mois.

Dans son modeste logement, Rose Boncoeur vient de recueillir deux sœurs âgées de huit mois et trois ans, arrivées en état de malnutrition sévère. Avant cela, pendant un an et demi, elle avait pris bénévolement à sa charge deux enfants d’une autre fratrie.

"On m’a souvent demandé si j’étais folle" rigole Rose. "Quand on confie des enfants, on ne me donne rien pour les vêtir donc je demande aux personnes qui pourraient avoir à donner et puis j’achète le reste. Certains ne comprennent pas que je puisse dépenser pour des enfants qui ne sont pas les miens", explique l’enseignante, fière que sa fille biologique considère ces enfants comme des membres de sa famille.

Comme Mme Boncoeur, 120 ménages haïtiens accueillent gracieusement des mineurs en difficulté, une générosité encouragée par l’État qui prône la "désinstitutionnalisation".

 

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