Face à la multiplication de massacres perpétrés par les gangs en Haïti, la perte de contrôle du territoire par l’Etat alerte d’autant la société civile que l’implication d’officiels proches du pouvoir dans les exactions est suspectée, sans qu’aucune suite judiciaire ne soit donnée.

"Les foyers de gangs se multiplient à Port-au-Prince et en province: on assiste à une augmentation sans limite d’actes de criminalité par des groupes armés avec le support d’officiels de l’Etat, par des bandes tolérées par le pouvoir politique en place", alerte Marie-Yolène Gilles, une militante haïtienne pour la défense des droits humains.

Ces derniers jours, de nouveaux assassinats de masse ont été commis principalement dans des bidonvilles de la capitale alors qu’Haïti continue de s’enfoncer dans une crise profonde, les opposants politiques et une large majorité des secteurs de la société civile exigeant la démission du président depuis plus de deux mois.

Au cours du week-end des 9 et 10 novembre, un affrontement entre deux bandes armées aurait entraîné la mort de sept jeunes. Selon le rapport d’une ONG haïtienne, 15 personnes ont été tuées et une vingtaine de logements incendiés la semaine dernière, dans un quartier défavorisé de la capitale.

Dans son succinct rapport des faits, le Réseau national de défense des droits humains explique "ne pas comprendre qu’à cette date, la police nationale d’Haïti (PNH) ne soit pas intervenue pour ramener l’ordre à Bel-Air et protéger la population, livrée à elle-même", ce quartier étant situé à quelques centaines de mètres seulement du palais présidentiel et de la direction départementale de la police.

 

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