Le Nouvelliste titre aujourd’hui : « Le commerce juteux des munitions dans le pays est géré par 11 personnes ». C’est ce qu’affirme Jean Rebel Dorcenat, membre de la CNDDR, la Commission nationale de désarmement, démantèlement et réinsertion. « Des cartouches pénètrent le territoire haïtien en quantité, sans aucun contrôle réel », explique-t-il dans les colonnes du journal. « C’est un marché qui rapporte », insiste Jean Rebel Dorcenat, et il est tenu par 11 personnalités. Parmi elles des individus « du secteur privé, mais aussi des leaders politiques et des proches du pouvoir ». Sans les nommer, le membre de la Commission nationale de désarmement souligne que ces personnes « travaillent en connivence » avec des bandes armées en leur fournissant les munitions.
Jean Rebel Dorcenat fait aussi état d’obstacles au travail de la Commission à laquelle il appartient. « La CNDDR a été créée, il y a cinq mois par le président Jovenel Moïse », rappelle Le Nouvelliste. Elle a pour mission de désarmer et de démanteler des groupes armés pour ensuite assurer leur réinsertion dans la société haïtienne. Mais selon Jean Rebel Dorcenat, elle « n’a aucun moyen pour fonctionner ». Et il conclut, à l’adresse de la justice : « qu’elle fasse son travail ! »
Pendant ce temps, l’insécurité s’aggrave, notamment dans les quartiers défavorisés de Port-au-Prince, de telle façon que la capitale haïtienne est désormais confrontée à de nouveaux campements qui apparaissent dans l’espace public : à l’instar de la Place d’Italie, rapporte Ayibopost, où « des dizaines de familles du quartier La Saline se sont réfugiées depuis novembre 2018. Les massacres qui ont eu lieu dans cette zone et les affrontements répétés entre gangs rivaux pour le contrôle d’un marché les ont poussés à quitter leurs maisons ».
Mais les conditions de vie dans ces campements sont plus que difficiles. Ayibopost les qualifie même de « infra-humaines » : les victimes des violences des gangs ont fabriqué des logements de fortunes. « Pour se préparer à manger, se laver et parfois même étancher leur soif, les gens utilisent l’eau polluée provenant d’une source située à proximité. Poubelles et toilettes publiques font cruellement défaut » constate, photos à l’appui, le reporter d’Ayibopost avant de conclure : « La mairie de Port-au-Prince n’accorde aucune attention à la Place d’Italie pourtant située juste en face de ses locaux ».