Les secteurs privé des affaires, syndical, défense des droits et organisations populaires ont présenté à la presse lundi un document conjointement signé dans lequel ils font une radiographie de la situation du pays avant de proposer la mise en place d’un gouvernement de transition, des interventions pour renforcer l’économie, la sécurité, le respect des droits humains, entre autres.
Pour la première fois, les secteurs privé des affaires, syndical, défense des droits et organisations populaires tentent de parler d’une seule voix. Dans ce document de quatre pages, ils fixent leur position sur une sortie de crise avec plusieurs axes d’intervention.
D’abord dans l’axe économie, finances publiques et fiscalité, ces secteurs veulent « établir et appliquer un plan d’assainissement pour rétablir l’équilibre des finances publiques et la stabilisation de la monnaie nationale et adopter un budget réaliste ; allouer efficacement les ressources ; réduire considérablement les dépenses de l’État, particulièrement en éliminant les programmes et dépenses non essentiels dans la conjoncture actuelle, en révisant, par exemple, la politique des subventions de l’Etat; dresser l’inventaire réel des arriérés de paiement de l’Etat et établir un plan de paiement réaliste de ces arriérés; négocier avec les parties prenantes, les ressources et options nécessaires pour résorber le déficit budgétaire; augmenter les recettes douanières, incluant la lutte contre la contrebande et l’application des lois et accords douaniers et fiscaux ; implémenter un pacte fiscal en vue de combattre la fraude et l’évasion fiscales », entre autres.
Dans l’axe justice et sécurité publique, les secteurs privé des affaires, syndical, défense des droits et organisations populaires veulent « assurer un suivi du dossier PetroCaribe : exécuter les arrêts de débet émis par la CSCCA ; organiser une vigilance formelle de la société civile sur le suivi donné par les institutions étatiques : investigations additionnelles, procédures judiciaires et exécution des décisions de justice, mobilisation des autres institutions de contrôle intéressées (CSCCA, ULCC, UCREF, IGF, CNMP, etc.) ; conduire les investigations appropriées sur la dilapidation et le détournement d’autres fonds publics; engager l’instruction des procès en attente comme ceux ayant pour objet assassinats et massacres dans les quartiers défavorisés lors des troubles récents; renforcer la PNH afin qu’elle puisse rétablir l’ordre public notamment en menant une lutte sans merci contre les gangs, le banditisme, le kidnapping et les crimes organisés. »
L’approche sociale du document se rapporte à « une politique sociale axée sur le respect des droits au travail, à la santé, à l’éducation, à l’alimentation et au logement décent; résoudre la crise de représentativité du Conseil supérieur de salaires (CSS) ; augmenter le salaire minimum; prendre les dispositions en vue de l’accomplissement des engagements pris par l’Exécutif sur les accompagnements sociaux aux ouvriers : nourriture, transport, logements; poursuivre les travaux d’élaboration de la politique nationale de protection sociale en vue de son adoption et de la mise en œuvre des plans d’action et de réforme appropriés; engager des réformes et mettre de l’ordre dans les organes de sécurité sociale à travers une commission nationale tripartite dont le mandat serait de proposer au gouvernement de transition, dans les 3 mois suivant son installation, selon l’accord tripartite de 2015 sur le PPTD, un programme de réforme de la sécurité sociale incluant… », lit-on dans le document.
Enfin, il y a l’axe politique dont dépendent les autres axes puisque dans cette partie du document, les signataires plaident pour la mise en place d’un gouvernement de transition. Lequel gouvernement, selon eux, sera désigné par les secteurs représentatifs et organisés de la société. Ils plaident aussi pour la mise en place d’un organe de contrôle de l’action gouvernementale.