Les moyens d’existence en Haïti se détériorent en raison du niveau élevé des prix des produits de base et de la persistance de la sécheresse qui entravent le déroulement de la campagne de printemps 2019, particulièrement dans le nord du pays. Les plus plus démunis continuent de recourir aux stratégies d’adaptation négatives pour subvenir à leurs besoins alimentaires. Ainsi, la plupart des régions se maintiennent en Stress (phase 2 de l’IPC) ou en Crise (phase 3 de l’IPC) alimentaire.
Les plantations de maïs et de haricot de février commencent à être récoltées, notamment au niveau de la Grand ‘Anse et des montagnes humides des Nippes et du Sud. Tandis que dans les plaines irriguées, celles de maïs et de haricot augurent de bonnes récoltes. La situation est toutefois difficile dans les régions en proie à la sécheresse, en particulier le Grand Nord et les zones côtières (Nippes, Sud).
Perturbations socio-politiques :
La situation socio-politique actuelle se caractérise par un climat volatile et incertain, avec en toile de fond l’absence de Gouvernement, l’insécurité, la dépréciation accélérée de la gourde et l’inflation Presidente de 18 %. Le rapport d’audit de la Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif (CSC/CA) sur la gestion des fonds PetroCaribe ne fait qu’amplifier la fragilité du contexte socio-économique et politique actuel.
Bilan et perspectives climatologiques :
Globalement, le niveau de précipitations enregistré pendant le mois de mai est inférieur à la moyenne, bien qu’une reprise ait été observée pendant la troisième décade, ceci, dans tous les départements du pays, hormis le Sud-Est. En effet, malgré la distribution spatio-temporelle irrégulière des précipitations, le pourcentage des sols cultivés affectés par les faibles précipitations entre le début de la saison et la troisième décade de mai, ne dépasse pas 10%, sauf dans les Nippes où il atteint entre 25 et 40%.
Disponibilité des produits alimentaires :
Sur le plan local, la disponibilité est dominée par le haricot, le maïs, actuellement en récolte dans les régions sus citées, la banane, les racines et tubercules, et les produits issus de la cueillette comme l’arbre véritable (notamment dans la Grand’Anse et le Sud), certains fruits (agrumes, mangues) et des cultures maraichères, notamment dans la zone HT06. Dans l’ensemble, les marchés sont bien approvisionnés, pour la plupart, en produits alimentaires importés, comme c’est toujours le cas.
Evolution des prix :
À l’échelle nationale, les prix des produits alimentaires de base sont à la hausse en raison des turbulences politiques et la dépréciation de la Gourde par rapport aux devises de nos principaux partenaires commerciaux, le dollar américain et le peso dominicain.
Les prix des produits locaux, en particulier le maïs et le pois noir, continuent d’augmenter bien qu’à un rythme plus faible qu’en février. Le prix du maïs en grain a crû de plus de 4% en moyenne, passant de 131 à 137 gourdes en avril puis de 5% entre avril et mai, soit près de 145 gourdes la marmite de six livres. Pour la même période, le prix du haricot noir a affiché une hausse de plus de 6% en moyenne, la marmite de 6 livres étant passée de 349,2 Gourdes en mars à plus de 371 Gourdes en avril et de près de 400 Gourdes, soit près de 8% en mai.
Quant au prix des produits importés, la tendance reste à la hausse, dans le contexte de la flambée du dollar américain par rapport à la Gourde. Le prix du riz importé, après de légères baisses en mars et avril, connait une hausse importante sur tous les marchés, à l’exception de Port-au-Prince. La marmite de 6 livres est passée de près de 223 gourdes à près de 245 gourdes en mai, soit une croissance de l’ordre de 10% en moyenne au niveau national. Il faut noter que cette hausse est très significative sur le marché des Cayes, avec une variation positive de près de 29%.
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