L’Association des Industries d’Haïti (ADIH) a appris par voie de presse que la Chambre des députés a voté une proposition de loi révisant la loi du 10 Septembre 2009 fixant le salaire minimum des établissements industriels et commerciaux https://www.haitilibre.com/article-27295-haiti-politique-salaires-minimums-revises-selon-la-proposition-de-loi-vote-par-les-deputes.html

Georges B. Sassine, Président du Conseil de l’ADIH constate « La Chambre des Députés semble ainsi avoir balayé d’un revers de main les attributions du Conseil Supérieur des Salaires (CSS), seule institution étatique incontournable [exigence de la loi du 10 septembre 2009] devant traiter sur ce sujet. Cette décision aurait été prise sans consultation préalable avec les secteurs concernés, en dehors du processus tripartite [Gouvernement, Secteur Patronal et Secteur syndical] et nous est donc parvenue comme un autre facteur déstabilisateur au sein d’un secteur en plein rétablissement d’une période d’instabilité socio-économique dévastatrice. »

Sassine relève que la nouvelle grille de salaire proposée par la Chambre basse impose au Segment B de la production nationale une augmentation de 50% et au Segment F du secteur export et des zones franches, une augmentation de 79% www.haitilibre.com/article-27295-haiti-politique-salaires-minimums-revises-selon-la-proposition-de-loi-vote-par-les-deputes.htmlhttps://www.haitilibre.com/article-27295-haiti-politique-salaires-minimums-revises-selon-la-proposition-de-loi-vote-par-les-deputes.html . Il rappelle que le secteur export et des zones franches constitue 90% de toutes les exportations d’Haïti et que ces deux segments « sont les derniers soutiens de l’Economie Nationale, surtout après l’effondrement de notre tourisme. »

L’ADIH est consciente qu’une augmentation du salaire minimum soit en adéquation avec le coût de la vie, comme l’exige la loi. Avertit « Ces nouveaux barèmes auront un impact certain sur les emplois et ne pourront en aucun cas trouver l’apaisement social dont nous avons besoin dans la situation générale actuelle. De plus, elles auront pour effet immédiat d’effrayer tout nouvel investisseur.

[…] Si cette proposition suit son cours dans la législature, l’ADIH prévoit des licenciements massifs et la très probable disparition d’un secteur employant près de 60,000 personnes mais aussi celui de la production nationale déjà aux abois à cause de la contrebande effrénée, sans oublier les emplois indirects liés à ces deux secteurs. Avec un tel salaire minimum, Haïti n’est plus compétitive face aux autres pays de la région. » rappelant que « Le secteur de la sous-traitance est le seul à être contrôlé dans l’application stricte du salaire minimum par le Ministère des Affaires Sociales et du Travail, l’Organisation Internationale du Travail (OIT) et le « Department of Labor » Américain. »

En conclusion Sassine exhorte le Sénat à consulter le Conseil Supérieur des Salaires ainsi que tous les secteurs concernés par les questions relatives aux salaires, avant de prendre toutes décisions suite à la réception de la proposition de loi votée par la Chambre des députés.